Survivre grâce à son monde intérieur
La bande de Gaza est un mince quartier de citron glissé entre Israël et la Méditerranée.
Colin McGregor prison de Cowansville Dossier Prison
Un livre récent à propos d’eux donne la raison de leur survie: la seule manière de tenir le coup, peut-on y lire, est «de se construire un monde secret à l’intérieur», la manière habituelle d’expliquer comment les gens survivent aux situations difficiles de ce genre.
Du prisonnier à l’enfant abusé, en passant par l’étudiant du secondaire qui tente de demeurer éveillé dans une classe intolérablement ennuyeuse, quiconque se trouve coincé dans une situation dont il ne peut se déprendre se crée un «monde secret».
Vivre en société
Dans ce monde, il nous est possible de vivre. Sans lui, nous ne faisons qu’exister. Le monde secret que nous nous créons peut être bon ou mauvais, constructif ou destructif. Richard More, le philosophe d’Oxford, qui fut prisonnier durant la Deuxième Guerre mondiale, dit que ces mondes sont «faits de rien». Nous voyons les résultats de ces mondes secrets tout autour de nous.
L’art résulte en grande partie du monde secret d’une personne. Le sculpteur d’une œuvre que vous admirez lors d’une exposition, l’artiste qui peint un tableau merveilleux ne ressemblent peut-être pas à ce que vous imaginez lorsque vous regardez leurs productions. Ainsi, le peintre d’un skate aux couleurs vibrantes peut être un sexagénaire diabétique. Mais dans son monde secret, il est agile et capable d’une rotation à 720 degrés sur le bord d’une demi-lune.