Agde : Cantiques gitans

Publié le 11 décembre 2013 par Idherault.tv @ebola34

Au MELROSE CAFÉ, à Agde, avait lieu ce samedi 16 novembre 2013 une soirée GOSPEL organisée par Sylvain Lazarus Prada.

Ce dernier nous permis de découvrir un personnage public incontournable de la cité agathoise : RICHARD REY sous un jour nouveau, en tant que chanteur ! Accompagné par Jacky Rumbekito à la guitare, il nous a interprété des cantiques gitans. Ce fut pour beaucoup une très belle découverte. Car si tout le monde connait la passion gitane pour la musique arabo-andalouse, le flamenco ou encore le jazz manouche, rares sont ceux qui savent que les chants chrétiens sont très présents dans cette communauté.

Belle communion en musique entre le représentant du Parti de Gauche local applaudi sincèrement par Fabrice Mur, autre prétendant à la Mairie d’Agde ou bien encore Christine Guiraud, suppléante du député socialiste M. Denaja. Preuve, s’il en était besoin, que la musique rassemble et unit toutes personnes d’opinions différentes ou divergentes.

‘ Les Gitans, éternels pélerins sur les routes du monde ‘

C’est en ces termes que le Pape Paul VI accueillit en 1965, les Gitans venus de toute l’Europe et au milieu desquels il voulut célébrer son 68 ième Anniversaire. Nul vocable ne saurait mieux leur convenir. Déjà quand, à l’aube du XV~ème siècle, leurs ancêtres arrivèrent en France, ils se présentèrent comme des pénitents, condamnés à errer de par le monde en expiation de leurs péchés. Et, ils montraient, à l’appui de leur dire, des lettres du Pape Martin V. Pendant tout le Moyen-Age, ils demeurèrent fidèles au célèbre Pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle.

De nos jours, plus que jamais, le Pèlerinage si bien adapté à leur nomadisme foncier reste l’acte religieux essentiel des Gitans. Le mauvais accueil qui leur est parfois réservé dans d’autres églises, où ils se sentent étrangers, les incite d’avantage encore à se retrouver entre voyageurs pour prier à leur manière et accomplir quelque voeu. Est-il dans la détresse, a-t-il un des siens malades, le Gitan fait un voeu à un Saint. Si c’est le Pèlerinage des Saintes Maries de la mer, il s’engage à l’accomplir dans de pénibles conditions de pénitence. Et ce voeu est tenu, le péril passé, coûte que coûte.

Qui n’a pas assisté, dans la semaine qui précède les Fêtes aux veillées gitanes dans la vieille église forteresse embrasée de cierges, ne saura jamais rien de la vraie ferveur gitane. La foule arrive, certains soirs, précédée des violons et des guitares. On allume au grand cierge Pascal, une multitude de petits cierges, que chacun fient haut dans sa main. On prie très fort, on clame des invocations, on présente les enfants à bout de bras devant les statues…

Durant le Pèlerinage de Mai, on enseigne le catéchisme dans les caravanes et bien des conversions intérieures se font dans le secret des coeurs. De nombreux Gitans profitent aussi de ce rassemblement familial pour faire baptiser leurs enfants, dans l’église des Saintes Maries de la mer. Si le temps n’est plus où les Gitans, venus par le train ou parfois à pied, passaient la nuit dans la crypte de Sarah, c’est toujours pour ‘Leur Patronne’ qu’ils viennent dans l’antique sanctuaire camarguais. Certes Marie -Jacobé et Marie Salomé tiennent aussi une place dans leurs coeurs. Ils les acclament lors de la descente des Châsses, et ne manquent pas de hisser jusqu’à leurs statues les enfants qui posent sur elles leurs mains et leurs lèvres. Mais c’est Sarah qui est ‘Leur Sainte à eux’.

Chacun ajoute un cierge à la blanche forêt ardente qui répand dans la crypte une chaleur d’étuve. On glisse dans la boite réservée aux intentions, des linges d’enfants, d’ humbles bijoux, de naïfs messages. Et puis on habille Sarah de neuf. Quarante, cinquante robes s’amoncellent sur la frêle statue qui grossit de jour en jour, et dont le fin visage pâlit sous les attouchements implorants et fervents.

Source : L’excellent Blog PASSION GITANE