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SOCIÉTÉ > Le travail au noir en pleine expansion

Publié le 11 décembre 2013 par Fab @fabrice_gil
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La réduction des avantages fiscaux dans certains secteurs provoque une explosion du travail au noir, notamment dans le domaine des services à la personne. Ainsi, la moitié des baby-sitters serait payée au "black", révèle une enquête récente qui ne surprend plus personne.
Le constat ne surprend plus et pourrait être une des réponses aux réductions des avantages fiscaux survenues ces derniers mois, notamment dans le domaine des services à la personne. La pratique du travail au noir a tendance à se généraliser comme l’atteste la dernière enquête qu’a conduite le cabinet Market Audit pour le groupe O2. Et la hausse de la TVA attendue au 1er janvier ne fera sans doute qu’accroître ce phénomène qui resurgit régulièrement à la faveur des crises.
Réalisée par sondage, l’étude de O2 révèle qu’un tiers des Français n’a pas déclaré ses heures travaillées en 2013, alors que les "fraudeurs" ne représentaient que 13 % voilà à peine cinq ans.
L’enquête souligne aussi l’extraordinaire bond en avant de ce qu’on nomme le "travail gris" qui consiste à ne déclarer que la moitié de son temps de travail. Ainsi, en France, la moitié des baby-sitters serait rémunérée au "black", mais se trouvent également concernés les secteurs liés à l’accompagnement des seniors et celui des tâches ménagères, autrement dit les emplois à domicile.
Qu’on l’appelle économie souterraine, extra, travail d’à côté, le «black» décrit l’activité qui échappe au paiement de l’impôt et des taxes. Ce mode de travail continue de résister à l’arsenal juridique dissuasif qui a pourtant été mis en place depuis une décennie. Reste qu’il représenterait 4 % de la richesse produite, soit tout de même €60 milliards. À lui seul, le travail illégal se retrouve dans 32 % de l’activité des services à la personne. Un manque à gagner pour l’État qui ne sait comment lutter contre ce fléau qui allège ses caisses et accentue les inégalités.
L’an passé, en France, 7 261 procédures ciblées ont permis de rapporter €260 M correspondant à des redressements liés au travail dissimulé. En fait, quatre actions sur cinq engagées par l’Urssaf se terminent par un redressement. En Midi-Pyrénées, €8,5 M ont été ainsi rattrapés cette année par l’administration. La dernière étude de l’Urssaf indique que plus de 7 % des entreprises françaises auraient recours au black, ce qui représente 2,4 % des salariés. Sans surprise encore, c’est bien dans le BTB, l’artisanat, qu’on retrouve la pratique usuelle du travail au noir, tout comme dans l’hôtellerie et la restauration, les jeunes et les seniors étant les premiers concernés. Si O2 a lancé une telle enquête, c’est pour pointer la méconnaissance des Français sur la rigueur de la loi s’ils se font prendre, mais aussi sur les avantages fiscaux et financiers qu’on peut tirer d’un travail déclaré. En bref, il s’agit aussi de tenter de mettre fin aux préjugés sur des dispositions fiscales qui assimilent trop souvent le citoyen à une "vache à lait".F/G

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