Une assistante de Direction qui démissionne le dernier jour de sa période d’essai en nous annonçant la tête haute, avec fierté et dédain : j’ai fait mes calculs, en travaillant pour Lucibel, je ne gagne que 100 euros de plus par mois qu’en touchant les indemnités chômage, donc je préfère y retourner, ils vont me payer pendant 2 ans…
Un Directeur des achats qu’on aimerait embaucher mais qui refuse notre proposition parce qu’on n’arrive pas à égaliser ses indemnités chômage qui sont de « presque 100 K€ par an »…
Un Directeur marketing qui nous plante brutalement quelques jours avant la fin de sa période d’essai en nous déclarant : travailler chez Lucibel m’a vraiment donné envie de devenir entrepreneur et de racheter une société. Il faut vite que je retourne au chômage parce que, du coup, je vais être payé pendant 2 ans pour identifier cette boite, la racheter et pouvoir démarrer.
Hélas, ces 3 exemples ne sont pas de la science-fiction ! Ils sont véridiques !… et se sont produits il y a quelques semaines ou quelques mois.
Hélas ces 3 exemples ne sont pas les seuls ! J’aurais pu en citer 10 autres similaires.
Il est donc grand temps aujourd’hui de tirer la sonnette d’alarme… et de dénoncer cette véritable concurrence déloyale exercée par Pôle Emploi !
Une concurrence déloyale qui touche en premier lieu les jeunes entreprises et les PME, dans lesquelles les salaires sont dans la fourchette basse du marché, car elles ne peuvent se permettre plus, et parce qu’elles n’ont souvent pas les avantages sociaux des grands groupes à proposer à leurs collaborateurs.
La férocité de la concurrence mondiale que subissent ces PME chaque jour ne suffirait elle pas pour que les pouvoirs publics laissent ainsi Pôle Emploi leur faire du tort ?
Non seulement les entreprises sont étranglées par des cotisations patronales exorbitantes et déraisonnables, et notamment par les cotisations Chômage, mais, en plus, faudrait-il que ces cotisations alimentent cette concurrence déloyale de Pôle Emploi ?!
Comment se fait-il qu’un salarié qui, en cours de période d’essai, quitte un emploi de sa propre volonté en démissionnant puisse être indemnisé au titre du chômage ? Avec cette souplesse, l’indemnisation est virtuellement ouverte à tous les salariés puisqu’il leur suffit de changer de job et de démissionner pendant leur période d’essai !
Mais comment diable a-t-on pu en arriver là ? Et pourquoi ne réforme-t-on pas de toute urgence ce mécanisme inique qui, de toute évidence, court à sa perte ?
Seule une révision en profondeur du dispositif permettrait d’assurer sa pérennité… une révision en profondeur qui passerait nécessairement par la privation du droit à indemnisation lors de rupture de période d’essai à l’initiative du collaborateur, par une réduction significative des indemnités chômage, par l’instauration d’une forte dégressivité… et par la nécessaire baisse des cotisations patronales pour alléger le coût du travail.
Au-delà de leur volonté, qui peut être critiquable, de « profiter au maximum du système », on ne peut même pas blâmer les bénéficiaires de ces « optimisations extrêmes de la générosité de Pôle Emploi » puisqu’ils le font en toute légalité !
Non, les vrais responsables sont les pouvoirs publics qui se rendent complices de cette concurrence déloyale en n’ayant pas le courage de réformer en profondeur un système devenu contre-productif, un système qui joue contre l’intérêt général, un système qui joue contre l’intérêt de la France…