Santino a 6 ans et vit à Palerme avec ses parents et ses grand-parents. La vie à la maison serait plus facile si l'argent ne venait pas à manquer autant, surtout pour organiser le repas de la première communion du garçon. Alors le père, en homme d'affaires pas toujours avisé, va accorder sa confiance aux mauvaises personnes, et puis paf, ses associés le rappellent à l'ordre. Sauf qu'en Sicile, ça vire forcément en bain de sang...
Le garçon, témoin du massacre, finira cloué sur un lit d'hôpital. Traumatisé, il refuse de parler. Son oncle lui parle d'honneur et d'infamie, jusqu'au jour où Santino rencontre un type, Francesco, qui est aussi magistrat et qui va lui donner toutes les clefs pour se sortir de ce dilemme. Pour briser l'omerta.
En parallèle nous suivons l'histoire de Lucio, 11 ans. Il vit à Livourne, en Italie. Son père est parti trouver du travail au Venezuela, c'est donc lui le nouvel homme de la maison, lui qui doit s'occuper de sa petite sœur et secouer sa mère qui se prétend malade et refuse de sortir. Un jour, sur la plage, il rencontre la jolie Monica et se prête à rêver d'une vie insouciante et légère.
La connexion entre les deux histoires demeure longtemps invisible, elle est cachée mais prête à pointer son museau au moment où on ne l'attend pas. Et c'est ce qui est très appréciable, aussi, dans cette lecture, car on prend le temps d'avancer dans le roman en se posant des questions, mais en savourant ce qu'on découvre. C'est touchant, tendre et révoltant. Il y a aussi beaucoup de suspense et d'émotion, et même si la fin est facile et peu crédible, c'est tout de même un roman poignant sur l'innocence brisée, qui se reconstruit sur le fil du rasoir.
éditions (Les Grandes Personnes), septembre 2011, traduit par Faustina Fiore, illustration de couv. : Jean-François Martin
Prix Sorcières du Roman Ados 2012