N’ayant pas d’enfant, je ne me suis jamais intéressé à l’Education
nationale. J’enseigne et ai enseigné en grande école et en université, certes. Mais
je n’en retire que quelques observations vagues sur mes élèves. Pourtant, petit
à petit, ce que j’entends dire me rappelle des souvenirs. Et me fait me
demander si ses réformes n’ont pas une logique. Et si cette logique n’explique
pas l’état pitoyable dans lequel se trouve le dit système.
J’ai fait mes études primaires et secondaires à Argenteuil. Ce qui m’avait frappé, avant que j'entre en seconde, est que nous
étions considérés comme des sous-développés. Des incultes à qui il fallait apporter la civilisation. Pour cela, il y avait d’une part la Maison de la culture, et son art (communiste) officiel, et, d'autre part, des missionnaires gauchistes. Je me
demande si, en dehors de quelques zones bourgeoises protégées, ce phénomène ne
s’est pas amplifié. Les Misérables est le livre de chevet de l’enseignant
moderne ? Il voit des opprimés partout. Il se veut leur libérateur. Mais
pas par le savoir. Il est l'opposé de l'instituteur d'hier. L’esprit de l’enfant doit s’exprimer. Il doit être
libéré du joug totalitaire. La logique de l'enseignement moderne est celle du centre aéré. De ce fait, l’Education nationale crée,
effectivement, des misérables.
(Je crains que M.Ayrault n’ait récemment déclaré
que les résultats désastreux de la France, mesurés par Pisa, l’encourageaient à
continuer dans cette voie. J’espère avoir mal interprété sa pensée.)