Le « Barclays Accelerator », qui sera effectivement lancé en juin mais est ouvert dès maintenant aux candidatures, offrira à 10 startups 15 semaines d'accompagnement intensif pour le développement de nouvelles solutions bancaires. Plus précisément, le défi que lance la banque aux entrepreneurs est de concevoir un produit (sous-entendu une application mobile) révolutionnaire, susceptible de devenir plus populaire que ses propres réalisations.
Parmi ces dernières, Barclays cite évidemment son porte-monnaie mobile, Pingit, et indique qu'elle fournira aux participants un accès à ses APIs (interfaces de programmation applicative) internes, leur permettant ainsi de capitaliser sur ses systèmes existants et d'enrichir les applications déjà disponibles. Il est cependant précisé que les idées qui seront soumises ne devront pas nécessairement être exclusives à l'établissement.
Outre cette contribution technique extrêmement intéressante pour les jeunes entreprises qui démarrent dans la « fintech » (l'innovation technologique au service de la finance), la participation de Barclays à l'accélérateur comprend également un soutien logistique – avec, notamment, la mise à disposition de locaux dans la « Tech City » de Londres – ainsi qu'un support actif de quelques-uns de ses collaborateurs, dont l'expertise sectorielle sera certainement bienvenue.
Le programme lui-même est piloté par TechStars, qui est aujourd'hui l'une des plus importantes structures dédiées à l'accélération des startups. C'est elle, en particulier, qui fournit l'essentiel du mentorat, grâce à son équipe d'entrepreneurs et autres spécialistes, qui apportent à la fois des conseils, dans de multiples domaines (marketing, recrutement, recherche de financement…), et des opportunités de contacts utiles, via leurs réseaux de relations.
Non contente de figurer parmi les institutions financières les plus innovantes du moment, Barclays veut désormais aussi profiter de la créativité des entrepreneurs du monde entier (le programme proposé n'a en effet pas de frontières). Et lorsqu'elle évoque sa préférence pour des idées qui pourront être réellement mises en oeuvre en 15 semaines, elle exprime clairement son ambition de faire émerger des solutions concrètes. L'accélérateur ne sera pas qu'une vitrine…
Et les startups (y compris françaises) de la « fintech » ont donc maintenant une raison supplémentaire de s'installer au Royaume-Uni, tandis que Paris continue à perdre son attractivité. Pourquoi aucune banque hexagonale ne cherche, comme le fait Axa dans l'assurance, à soutenir sérieusement – sur un mode similaire (accélération, incubation…) – l'innovation et l'entrepreneuriat locaux, qui font pourtant preuve d'un dynamisme certain ?