PSG 2013/2014 : Les aventures du gigantesque requin Blanc

Publié le 10 décembre 2013 par Levestiaire @levestiaire_net

En 2009/2010, Laurent Blanc avait demandé à Jean-Louis Gasset de construire la meilleure équipe d’Europe avec une armée de bras cassés. Le plan fonctionnait à merveille, mais tout s’est arrêté 4 matchs trop tôt car Planus et Diarra n’étaient pas des robots. Le Buddha Blanc avait de toute façon déjà pris la fuite avec le talent de ses joueurs et son arrogance sous le bras. Devenu le Requin Blanc, il se voyait bien champion d’Europe, des nations cette fois. Mais Gasset n’a pas su quoi faire avec l’armée de petits cons à son service. Alors le Requin a repris la mer et garé son aileron doré dans le très chic XVIème arrondissement et ses odeurs pétrolifères. Gasset semble avoir compris le message : foutre 5-0 au Bayern en finale avec l’armée de milliardaires aux ordres du Colonel Nasser. Mais alors qui est le Président ?

Quand il lui est demandé où en est sa prolongation, il répond « ce n’est pas d’actualité ». Est-ce parce que ça ne l’intéresse déjà plus ? Laurent Blanc n’est déjà plus sur la terre ferme. Il a rejoint les eaux profondes de la haute Europe, là où sévissent les plus dangereux mammifères. C’est une revanche, car tout le monde croyait qu’il n’avait plus de dents. Il a choisi de ressurgir un mois d’octobre, et d’ourdir une terrible attaque en novembre, les mois où le PSG pour lequel il n’a jamais joué, celui de Fernandez qui jouait dans le Parc d’Houllier, connaissait tous les ans des crises de résultat. Lui a décidé de se sacrer champion d’Europe à la place.

Contre Lyon il y a 10 jours, ce fut un carnage. Il n’est pas le premier à dépecer des Lyonnais sans y prendre Garde, mais Blanc y a ajouté sa touche bordelaise, dans sa version optimisée. Un costume sur mesure, des lunettes sur mesure, tout ça pour un coup d’œil à Gasset au bout de 20 minutes de jeu médiocres, à défendre bas, à regarder Gourcuff croire qu’il renaît. Une camera s’approche, et il semble susurrer ces mots : « il faut 2 pointes ». Et en 4-4-2 ça a fait 4-0, pour le plus grand plaisir de Canal Plus qui avait son sujet pour son très attendu debrief. Après une telle démonstration, Thiriez, Linette et tout le comité directeur de l’Unecatef auraient pu faire l’amour toute la nuit. Le parrain de la pègre ne régalerait pas mieux tout son monde.

Mais ce n’est pas pour faire plaisir que le requin agit. C’est pour contenter son propre appétit. « L’ampleur du score peut faire penser que le match a été facile du début à la fin mais on a eu quelques difficultés, vous l’avez vu », a-t-il offert aux journalistes tremblants de peur d’avoir oublié de mentionner ces difficultés. Il leur pardonnera à tous. « Lyon a bien sorti le ballon même s’ils ne se sont pas créé vraiment d’occasions. » Le requin a la mémoire sélective : un tir sur la barre de Lacazette, une qualification pour les quarts de la Ligue des Champions 2010. « Ensuite, un petit réajustement tactique nous a permis de bien réagir. » A Bordeaux, il arrêtait là ce genre de phrases, de peur de diffuser un effroi trop important. Cette époque est terminée. « Même si on aurait pu gagner dans notre système habituel. » Sous-entendu : en jouant comme des merdes.

La suite était un épisode de sélection naturelle : la faune cherche par tous les moyens la chance de survivre. La flagornerie est encore la meilleure. « Je ne dirais pas qu’on survole. On pourrait gérer mais mes joueurs ont envie de marquer. » On lui signale la présence d’un autre danger mammifère dans les environs. « Lille ? » Le temps de se souvenir que Lille ne joue plus en D2 à Grimonprez-Jooris et le requin ouvre sa grande gueule : « C’est un concurrent, ils font une belle série. Nous aussi. Pour l’intérêt du championnat, c’est une bonne chose. » Et pour finir, au cas où il subsisterait des survivants : « A nous d’être derrière les joueurs pour éviter la suffisance qui pourrait nous faire perdre les matchs. »

De sa cabine commentateur, lumières éteintes et Parc vide, Dugarry a-t-il arrêté de répéter que « on ne l’appelait pas le Président pour rien, on lui a reproché de ne pas savoir gérer des grands joueurs mais il sait faire ». Le monde entier vient de comprendre l’Euro 2012 : c’était une incroyable réussite avec une équipe amateur, un exploit sans précédent.

Désormais, c’est Laurent Blanc qui choisira quand ils s’appelleront avec Bernès.  Et il ne lui viendra plus à l’esprit de l’appeler parrain.

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