Ouest France du 10/12/2013 : Devezh mat, Metz, mont a ra ? Ça fait toujours un drôle d’effet de voir la photo de quelqu’un qu’on connait et qu’on apprécie dans le journal ; ça m’est arrivé pas plus tard que ce matin alors que je feuilletais Ouest France d’un doigt distrait quand, tout à coup, j’ai l’heureuse surprise de tomber sur un visage qui m’est familier, à savoir celui de Nathalie Le Bouill, que j’avais eue comme prof d’espagnol pendant mes deux années de prépa ! Mais l’intérêt pour cette photo ne s’arrêtait pas là puisque le cliché illustrait des propos de son cru qu’avait recueilli Laurence Guilmo, donnant lieu à un entrefilet qui expliquait pourquoi les profs de prépa ont fait grève récemment. Lisez plutôt :
Les propos de madame Le Bouill sont vraiment bienvenus ; on se fait beaucoup d’idées sur les classes prépa, et je peux vous dire qu’elles relèvent plus souvent du fantasme qu’autre chose. En ce qui me concerne, sans vouloir me vanter, quand j’étais en prépa littéraire, j’étais plutôt bon élève, j’étais même le premier de ma classe, mais je n’ai pas l’impression d’être devenu pour autant un membre de ce qu’on appelle « l’élite pensante de la nation », à savoir ce ramassis de crânes d’œufs qui décident à notre place sans avoir aucune prise directe avec la réalité : à 25 ans, j’habite encore chez mes parents et je m’appuie sur eux pour financer mes études, n’ayant comme revenus personnels fixes que les cent euros mensuels (maximum) que me rapportent mes piges pour le blog de l’université… Donc, oui, les classes prépa sont des classes où on travaille dur et où on n’accepte que les meilleurs élèves, mais non, ce ne sont pas des classes de nantis et de privilégiés ! Oui, il est important de s’occuper des ZEP, mais non, il ne faut pas sanctionner les classes préparatoires qui ont l’avantage d’être gratuites et d’offrir une vraie opportunité pour des élèves brillants mais peu aisés. Donc, même si je n’appréciais pas autant madame Le Bouill, je n’en serais pas moins de tout cœur avec elle et ses collègues dans ce combat. Kenavo, les aminches !