Né et élevé à la campagne, dans la famille royale des Thembus, Nelson Mandela gagne Johannesburg où il va ouvrir le premier cabinet d’avocats noirs et devenir un des leaders du Congrès national africain (ANC).
Son arrestation le sépare de Winnie, son épouse qui le soutiendra pendant ses longues années de captivité et deviendra à son tour une des figures actives de l’ANC.
À travers la clandestinité, la lutte armée, la prison, sa vie se confond avec son combat pour la liberté, lui conférant peu à peu une dimension mythique, faisant de lui l’homme clef pour sortir son pays, l’Afrique du Sud, de l’impasse où l’ont enfermé quarante ans d’apartheid. Il sera le premier Président de la République d’Afrique du Sud élu démocratiquement.
Alors que le monde pleure la disparition de ce grand homme qui a marqué l’Histoire par son engagement et ses convictions pacifistes, sort sur nos écrans Mandela : Un long chemin vers la liberté, adapté des mémoires du leader sud-africain.
Si le film se présente sous la forme d’hommage, le réalisateur Justin Chadwick (Deux soeurs pour un roi) révèle s’être attaché à « rendre humain [ce personnage] unique et le montrer comme un homme imparfait et sous pression, doué d’une grande intelligence et d’un certain magnétisme ».
Incarner une légende aussi charismatique s’avère pourtant un exercice délicat. L’occasion pour Idris Elba de montrer l’étendue de son talent, se glissant avec une aisance saisissante dans la peau de Mandela tout en évitant les écueils de la caricature.
Des bribes de l’enfance de « Madiba », son arrivée à Johannesburg où le quotidien est rythmé par l’injustice, les prémices de son engagement politique, sa rencontre avec des personnalités marquantes, le passage nécessaire à l’action armée et la mise en place de campagnes de sabotage suite au massacre de Sharpeville, son arrestation, ses 27 années d’emprisonnement, sa libération, son courage, son opiniâtreté, sa finesse d’esprit, sa force de caractère… Chadwick n’omet aucun détail pour restituer cette incroyable vie de combats.
S’il est vrai que le film ne souffre d’aucun temps mort malgré ses 2h30, on déplore toutefois les nombreux accents romancés qui donnent à l’histoire un goût sirupeux (était-il par exemple nécessaire de filmer l’intimité des époux Mandela?), les effets de style à outrance tel le maquillage raté de Nelson vieillissant, et le portrait exacerbé d’une Winnie qui finit par nous être antipathique.
Un sujet aussi fort aurait mérité plus de subtilité et gagné en retenue.
Sortie le 11 décembre 2013.
Mandela : Un long chemin vers la liberté Bande-annonce VO