Last Vegas // De Jon Turteltaub. Avec Michael Douglas, Robert de Niro et Morgan Freeman.
Certains verront dans Last Vegas une sorte de Very Bad Trip pour seniors et d’autres l’occasion pour des anciennes grandes gloires du cinéma de se faire des
vacances tout frais payés au paradis du vice : Las Vegas. Malgré un pathos qui devient assez envahissant dans la seconde partie du film, cela reste une comédie honorable mais peut-être trop sage.
Disons que l’on aurait pu s’attendre à quelque chose d’un peu plus déjanté mais quelques gimmicks et notamment une apparition de quelqu’un de connu (je ne vous dit pas qui pour ne pas gâcher la
surprise) font mouche. Sans parler des gags. Même si la bande annonce en disait un peu trop, on rit à nouveau assez facilement devant cette galerie de gags débités par des monuments du cinéma.
Car c’est justement l’une des forces de ce film, de réunir de sacrés acteurs pour qu’ils s’amusent à l’écran. Je me demande si parfois il n’y a pas un peu d’improvisation. On sent que Last Vegas
tourne en roue libre, qu’il n’y a pas forcément de recherche dans l’histoire mais que le travail est fait sur l’alchimie entre tous. Dommage que cette comédie tombe parfois un peu dans l’excès de
zèle et ne parvient plus trop à se contrôler sur la fin.
Billy, Paddy, Archie et Sam sont les meilleurs amis du monde depuis... plus d'une soixantaine d'années. Quand Billy, le dernier célibataire de la bande, se décide enfin à demander sa petite
amie d'à peine trente ans (bien évidemment !) en mariage, nos quatre über-seniors prennent la direction de Las Vegas avec la ferme intention de ne rien céder au poids des années et d'enterrer la
vie de ce garçon (Qui a dit "vieux" ?) dans les règles de l'art. À leur arrivée sur le Strip, force est de constater que le divertissement de masses a pris le pas sur le temple du cool. Mais le
Cirque du Soleil peut bien avoir délogé le Rat Pack, notre quatuor est plus que jamais résolu à faire revivre ses heures de gloire à celle qu'on appelle encore la ville de tous les
vices.
Je pense que l’on ne peut qu’être séduit par ce quatuor qui cabotine dans tous les sens. Je pense que cela fait partie du charme de cette comédie aussitôt vu aussitôt (presque) oubliée. Il y a
des dialogues qui peuvent faire mouche et des choses qui parleront aux seniors dans la salle mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus important finalement. Le film fait le strict minimum pour un
résultat plutôt correct. Je n’ai finalement pas trop de reproches à faire au film si ce n’est son pathos qui vient déranger légèrement le spectateur que je suis. Certes j’ai été légèrement ému
(on ne me refait pas en même temps de ce point de vue là). Dan Fogelman, le scénariste de Crazy Stupid Love mais également le créateur de la comédie The
Neighbors se retrouve ici avec une histoire légère et presque dans l’air du temps en plein papy boom (si celui-ci est encore d’actualité). Si les jeunes ont eu leur lot de folies dans
Very Bad Trip, les plus vieux ont enfin un avant goût de ce que pourrait être leurs vacances à Las Vegas car de toute façon, « what happens in Vegas stays in
Vegas ».
Un slogan bien connu qui servira de départ à un bon running gag autour d’une capote et d’une pilule de viagra. Last Vegas va cependant parfois aller dans l’excès. Notamment dans
le côté démesuré (l’hôtel, les fêtes, etc.). En somme, le genre de choses que personne ne pourrait se payer en allant là bas si ce n’est un motel miteux sur l’ancien strip. On peut malgré tout
être séduit par l’idée et l’ensemble reste divertissant. Je ne demandais pas mieux de la part de ce film en tout cas. Jon Turteltaub (Benjamin Gates) fait
cependant le service minimum à la réalisation, se contentant de jouer le rôle de photographe pour carte postale. Certes, nous vendre Las Vegas comme une ville où tous les rêves
sont permis cela peut être amusant mais ce n’était pas nécessaire d’en faire des caisses (notamment en traveling hélicoptères, en plans déchaînés). La bande son est aussi un piège, entre du très
mauvais David Guetta et quelque chose de beaucoup plus classe et intéressant, nous avons donc les bons et mauvais côtés.
Note : 5/10. En bref, une comédie amusante.