L'hiver s'installe.
Habillé de cristal, le ruisseau se fond
Dans le paysage.
Au bout de l'horizon, je vois
La lune qui s'étire contre le mur de l'église,
Traînant derrière elle
Le souffle satiné de nos nuits.
Des senteurs de cannelle et d'orange
Parfument nos matins opalins.
La maison
À cause de l'âpre gelée
S'affaisse doucement
Dans les plis de décembre.
Une porte grince,
Les heures claquent au vent,
Gantée de mélancolie, la pendule s'accroche à nos rêves.
J'ai laissé au fond du grenier
Le foulard de novembre
Et ces quelques mots
Éparpillés sur l'encre de la vie.