Sauf si vous vous êtes terrés au fond d’une tanière ces dernières semaines, vous avez forcément entendu parler du dernier film de et avec Guillaume Gallienne : « Les garçons et Guillaume, à table ! ». Les critiques pros comme les spectateurs sont quasi unanimes : Faut aller voir le film parce que c’est LA comédie de l’année !
Personnellement, je ne vais pas voir un film parce que « YFAUT », mais parce que, pour une raison ou un autre, le film me tente. Et avec ce film… bah ce n’était pas le cas, en fait. Non, il ne me disait pas plus que ça. Sauf que ouais, des fois je suis comme tout le monde, je vais voir un film parce que les gens autour de moi y sont allés et qu’ils ont aaaaadoré et qu’on m’a soutenu que nan mais franchement quoi ça fait trop du bien des films français comme ça !
Bref, dimanche je suis allée voir « Les garçons et Guillaume, à table ! ».
Synopsis
Le premier souvenir que j’ai de ma mère c’est quand j’avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : "Les garçons et Guillaume, à table !" et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, elle raccroche en me disant : "Je t’embrasse ma chérie" ; eh bien disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus.
L’avis où je me mets à table
Vous avez déjà vécu ce moment où vous avez l’impression de passer pour une bête de foire parce que vous ne pensez pas comme les autres ? Ce moment où vous devez limite vous justifier pour avoir osé ne pas aimer ce que votre entourage a adoré ? Bah voilà, c’est un peu ce qui s’est passé.
Bon, ce n’est pas la première fois que j’ai un avis qui diverge de la majorité, et je ne suis pas la seule à qui c’est arrivé. Certes. Mais curieusement, je crois que c’est la première fois que j’ai l’impression d’être limite jugée de ne pas aimer un film. Comme si ce film de Guillaume Gallienne était protégé par une immunité ou j’sais pas quoi. Pourquoi ? Je n’en sais fichtre rien ! D’ailleurs, aujourd’hui je comprends mieux ce que me disait une amie qui avait osé dire qu’elle n’avait pas du tout aimé « Intouchable ».
Oui, c’est comme ça, apparemment il y a des films qu’on n’a pas le droit de ne pas aimer, et le dernier de Guillaume Gallienne en fait semble-t-il partie.
Vous l’avez donc compris, je n’ai pas été emballée par ce film. Tout n’est pas à jeter dedans, mais disons que d’une manière générale je me suis quand même bien ennuyée.
Je vais commencer par parler du point positif de ce film, parce qu’il y en a un.
Et LA chose à retenir est l’interprétation de Guillaume Gallienne dans son propre rôle et celui de sa mère. En fait, surtout celui de sa mère. Car si interpréter son propre rôle ne doit pas être si évident que cela, j’avoue avoir été bluffée par son incarnation de Maman (la sienne, pas la mienne). Les premières minutes, j’ai d’ailleurs douté du fait que c’était bien lui derrière ce maquillage, tant il rentre dans ce personnage. Pour moi, il s’agit d’une véritable performance d’acteur. Et pour tout dire, c’est la seule chose qui me permet de ne pas considérer ce film comme mauvais.
A part ça…
Je me suis ennuyée les 20 premières minutes du film. La présentation de Guillaume et sa mère me laissaient de marbre. Je n’arrivais pas à trouver un point d’intérêt à l’histoire. En fait, ce n’est qu’à partir du moment où il va jouer à Sissi que je vais commencer à m’intéresser à ce film. Peut-être parce que c’est l’un des rares moments où j’ai franchement rigolé ? Possible. Car pour être honnête, s’il y a bien quelques scènes drôles, ce n’est pas pour moi la comédie de l’année. Et pourtant, je suis bon public, et je suis du genre à me fendre la poire devant un film français à la con ^^.
Finalement, ce qui m’a dérangé dans ce film c’est le côté un peu trop introspection à mon goût. Je peux comprendre la démarche de Guillaume Gallienne de vouloir partager ce vécu qui, il faut bien l’admettre, s’avère peu ordinaire. Il est vrai que les sujets abordés dans ce film – Identité et orientation sexuelle, étiquettes qu’on nous colle et dont on ne peut se défaire – ont le mérite de faire travailler le neurone. Le truc, c’est que la façon dont tout cela est traîté ne m’a pas touché. Sur le coup je me suis dit que « ah ouais, trouver sa place dans sa famille ou dans la société c’est un thème vachment important », mais c’est tout. J’y ai ressenti un manque de subtilité et pour tout dire, Il y a des films sur le sujet qui m’ont bien plus émue que cela.
J’ai l’intime conviction que la pièce de théâtre devait beaucoup mieux se prêter à l’interprétation d’un tel scenario, et que l’émotion devait être plus palpable. Mais aussi plus réaliste, car avec le film j’ai eu plusieurs fois la désagréable impression de me trouver devant une espèce de pastiche caricaturée qui m’a fortement dérangée. Je me trompe peut-être, mais je suis presque sûre que le côté caricature ne devait pas avoir le même effet sur scène.
En conclusion, sur ce film je ne suis pas la majorité du public : Les garçons et Guillaume à table ! m’a laissé un sentiment très mitigé, sauvé uniquement par l’interprétation sans faille de Guillaume Gallienne.
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