Lorsque le président français, François Hollande, débarquera au Brésil, après-demain, il amènera avec lui un invité spécial: Eric Trappier, président de la holding Dassault et fabricant de l'avion militaire Rafale. L'enjeu est de taille : un accord milliardaire d'acquisition de 36 avions par la société aéronautique brésilienne Embraer - qui fait face actuellement à une enquête américaine pour corruption et dont le président vient de démissionner.
La France essaie de vendre l'avion de combat au Brésil depuis déjà quelques années. Le feuilleton Rafale a commencé pendant les gouvernements Lula-Sarkozy. Reste à savoir si François Hollande-Dassault aura plus de chance cette fois auprès de Dilma Rousseff-Embraer.
Trappier devra répondre à toutes les questions – techniques, politiques, financières – que Dilma et Hollande souhaitent poser à propos du contrat milliardaire d'acquisition de 36 avions – mais qui peut-être de 120 si la FAB (le « bras armé » de l'aéronautique brésilienne) est d'accord pour renouveler entièrement sa flotte de chasseurs-bombardiers et si l'Embraer est capable d'en assumer la fabrication.
L'Embraer, il faut le savoir, fait l'objet actuellement d'une enquête par les autorités américaines et brésiliennes. Selon le journal américain "The Wall Street Journal », citant des documents et des sources, le fabricant d'avions brésilien est soupçonné d'avoir versé un pot-de-vin de US$ 3,4 millions à un fonctionnaire de la République Dominicaine afin de remporter un contrat de 90 millions de dollars d'équipements militaires.
L'Embraer a affirmé, par communiqué de presse, que « depuis 2011, il existe un processus interne d'investigation concernant certaines opérations commerciales en dehors du Brésil et que la société coopère pleinement avec les autorités » mais le fabricant d'avions ne s'est pas prononcé au sujet du départ du PDG Luiz Carlos Aguiar. Aguiar sera remplacé par Jackson Schneider en 2014.