Investir dans l’intelligence et le savoir. L’économiste Abdelhak Lamiri continue à plaider pour de nouveaux choix, dans un pays qui s’est « organisé pour ne pas se développer ».
L’économiste algérien Abdelhak Lamiri a plaidé, lundi, pour la création d’une « institution de l’intelligence », faute de quoi l’Algérie ne peut se développer. « Investir dans l’intelligence » constitue « une condition sinon qua non » pour espérer devenir un pays développé, a déclaré M. Lamiri au cours d’une émission de radio.
Critiquant la situation actuelle du pays, qui est « organisé pour ne pas se développer », M. Lamiri a estimé que l’Algérie doit « réunir les
conditions » pour l’opération de développement. Selon lui, le pays doit « créer une grande ambition », et « définir une stratégie, une vision globale » pour la concrétiser. Dans cette nouvelle
stratégie, il faudra d’abord « investir dans l’intelligence », et faire de la recherche-développement « une priorité nationale ». Le prochain plan devra être orienté en ce sens, a-t-il
dit.
Un institut de l’intelligence
Parmi les mesures à prendre pour prendre le cap du développement, il a estimé que la priorité doit aller à la création de cet « institut de
l’intelligence », qui aura pour mission de proposer des mécanismes d’organisation et d’action. Il faudra aussi que la RD passe de 0.5% du PIB à 4%. Mais cela ne sera pas suffisant si la RD
n’est pas « débureaucratisée » et « gérée autrement ». Il a toutefois noté que l’Algérie a fait un effort sur ce terrain, en multipliant les ressources de la RD par huit, mais il faudra encore,
selon lui, les multiplier par dix.
Les entreprises doivent aussi s’y mettre, et l’université doit être au cœur du processus de développement. L’Etat finance la création de nouvelles entreprises, mais il doit aussi financer la formation. Une part du crédit doit être consacrée à une formation, a-t-il dit. Il propose trois pistes à privilégier dans la création de nouvelles entreprises : les orienter vers les industries du savoir ; mettre en place des crédits à la formation ; et insister sur la formation dans la gestion de l’entreprise.
Requalifier les ressources humaines
Il faudra revoir l’ensemble des mécanismes et procédures en vigueur. La réforme de l’Etat impose, par exemple, que les directeurs de banques
ne soient plus nommés par des politiques. Il devrait en être de même pour les walis. Dans l’ordonnancement des réformes, M. Lamiri prône de « commencer par le volet humain ».
Avec une telle stratégie, il sera possible de cibler une croissance à 12%, et de ramener le chômage au-dessous de cinq pour cent. D’autant
plus que l’Algérie dispose des atouts nécessaires pour amorcer ce grand virage. Elles a les ressources financières, ainsi que des ressources humaines « sous-qualifiées, mais on peut les
qualifier », selon lui.
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