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Onirique Ontologie: Les filles parlent aux Français
Publié le 10 décembre 2013 par Podcastjournal @Podcast_Journal
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En fait, nous pensons que cette loi ne tient pas la route. Ce, pour deux raisons principales, que l'on retrouve dans les propos de nos charmantes invitées, à savoir le risque de voir ces dames devoir travailler au "black", dans des conditions précaires, mais aussi et plus encore, de voir les clients se tourner vers des "proies" plus faciles et non coûteuses, que sont les "petites filles". Les viols sont en nette augmentation, et on sait que la plupart des victimes n'osent pas parler, pour diverses raisons. Dès lors empêcher un client de maisons de joie, par des amendes salées, encouragerait l'acte odieux d'une relation forcée.
Pour notre première interlocutrice, que nous appellerons Aude, la situation n'est pas la même dans chaque pays européen. Tantôt on semble organiser la prostitution, en regroupant les maisons (comme c'est le cas en Allemagne ou en Belgique), tantôt on essaye de supprimer la prostitution en taxant, non pas la professionnelle, mais bien son client. "C'est tout à fait scandaleux, nous dit-elle, on ne pourra plus travailler correctement, toujours en garde d'un contrôle, et de plus les clients ne viendront plus, sous peine de se voir amputé d'une grosse somme d'argent. Il est vrai aussi, que pour contrôler tout le monde, l’État devra y mettre les moyens, et sur ce point, j'ai un doute. Pas de chance pour celui qui se fera prendre, mais de toute manière la crainte sera toujours présente."
Pour Femke, cette fois, cela ne rime à rien. "Je pense que tout le monde se trompe sur notre métier, celui qu'on appelle le plus vieux métier du monde. Nous ne sommes pas là uniquement pour donner du plaisir physique, mais nous pouvons aussi écouter la détresse des gens. Souvent, les clients viennent nous voir -à part les malades du sexe...- afin de trouver un réconfort qu'ils n'ont pas, ou plus, à la maison. Cela n'est pas facile, et dire que nous ne faisons que des fellations, serait beaucoup se tromper sur notre compte. Certes, notre travail premier se fait avec notre corps, mais par la plupart d'entre nous, nous avons choisi de le faire, et personne ne peut décider à notre place. Le fait de vouloir supprimer le trafic humain, ou l'exploitation du corps de la femme, peut être une bonne chose, mais ce n'est certainement pas comme cela que le gouvernement va y arriver. Vous vous rendez compte qu'avec la crise, nous devons travailler au "prix planché", et cette amende client conduira très vite à ne plus avoir de clients du tout."
Deux témoignages qui apportent la vision de professionnelles, mais sans pour autant faire oublier qu'il existe également des filles soumises. La prostitution existe depuis la nuit des temps, et est, en somme, un mal nécessaire. Ne serait-il pas plus judicieux de lutter contre les racines de ces pratiques, tout comme on doit le faire face à la drogue? Il est complètement idiot de "taxer" un consommateur, alors que les dealers -et encore plus les grands patrons de la drogue- se dorent au soleil. La comparaison peut déstabiliser certaines personnes, mais le problème doit être posé. Cette loi n'arrangera rien au problème, la prostitution existera toujours, tout comme la drogue, du reste.
Nous vous le promettions dans un précédent billet, nous allons parler de cette loi française...
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