En première ligne, les civils : les tirs à l’arme lourde, les exactions voire même les massacres n’épargnent ni les femmes, ni les enfants. Aujourd’hui, 400 000 déplacés internes, soit 10% de la population, fuient les poches de violence, certains se réfugiant en brousse, d’autres dans des camps de déplacés où les conditions de vie empirent.
Dans un pays où le système de santé s’est désagrégé après des années de marasme économique, la crise sanitaire est sans précédent. Insécurité alimentaire, peu sinon pas d’accès aux soins, on estime qu’au moins 1.5 million de personnes ont besoin d’assistance humanitaire. Or face à l’exacerbation des violences, c’est l’espace humanitaire même qui s’est réduit. Après 3 jours d’interruption forcée, les équipes d’ACF ont repris hier leurs évaluations ainsi que certaines activités. Parmi les priorités, il est urgent d’évaluer les besoins au camp de déplacés de Bossangoa où près de 40 000 personnes se sont réfugiées autour de la mission catholique, explosant largement les capacités d’accueil du site. Présente également à Bangui, Sibut et Kémo, ACF n’a jamais quitté le territoire depuis le début de la crise, il y a un an. Si l’intervention des troupes françaises peut parvenir à sécuriser certaines zones comme l’axe Bangui-Bossangoa, beaucoup d’inquiétudes demeurent quant au reste du pays comme le résume Alain Coutand, Directeur Régional des Opérations d’ACF : « dans les zones opaques où personne ne sait exactement ce qu’il se passe, on va découvrir une situation humanitaire très compliquée dans les jours, les semaines et les mois qui viennent. »