Nous vivons dans une époque où les suites, prequels et remakes sont monnaie courante et constituent une part non négligeable de l’offre vidéoludique. Non pas que ce soit systématiquement déplaisant, preuve en est le superbe Shin Megami Tensei : Devil Summoner : Soul Hackers dont je vous parlais le mois passé ou Disgaea D2 testé par Johnnyofthedead, mais les joueurs ont souvent l’impression qu’il s’agit d’une solution de facilité pour masquer une certaine forme de fainéantise dans le chef des développeurs et des éditeurs. Faire un remake d’un vieux titre, ça ne coûte pas trop cher et le gros du « matériel » est déjà disponible. Lancer une énième suite à une franchise populaire, ça limite fortement le risque mais aussi le renouvellement des genres et des séries. On ne peut donc que saluer l’arrivée d’un titre frais et innovant sur nos chères consoles de salon, d’autant plus quand il mérite largement que l’on s’y attarde
Poissard chanceux ?
Renya et Liliel prêts à partir en mission
Après la cinématique d’intro sur la musique bien pêchue du groupe Yousei Teikoku (dont je vous conseille les clips, la chanteuse Yui Itsuki étant une vraie bombe ^^), on retrouve le héros du jeu, Renya, un adolescent japonais malchanceux en permanence (ça me rappelle quelqu’un…) se promenant dans un centre commercial. Il est attiré par une jeune fille habillée en soubrette qui organise une tombola dans une allée. Pour la première fois de sa vie, il a un peu de chance et il remporte le premier prix ! Et quel prix : devenir dieu, tout simplement. La jeune fille, Liliel Saotome, se révèle être un ange et l’emmène à Celestia, où vivent d’autres anges et créatures bizarres.
Tous les anges de Celestia viennent vous accueillir.
Dès la présentation des principaux personnages secondaires, on se rend compte que l’on va jouer à un jeu sensiblement différent de ce que l’on a l’habitude de voir, avec un humour très décalé. On s’amuse de la naïveté de Renya qui s’étonne de voir que les anges sont en fait des « cosplay maids » et s’extasie devant la silhouette de l’une d’elles qui a « des seins gros comme l’Ancien Testament, certainement créés selon une image divine » :D :D Moi, je suis fan, et ça n’a rien à voir avec le fait que des jeunes filles habillées en soubrettes m’appellent « My Dear and Lovely Lord » tout au long du jeu :p
The Ring of Fate
Liliel vient chercher Renya pour sa prochaine mission.
Évidemment, être dieu, ça ne se limite pas à mater les boobs de vos assistantes, il va falloir suer sang et eau pour remplir votre tâche. Liliel, votre ange-adjointe désignée, vous explique que votre rôle est d’exaucer les vœux de ceux qui vous prient en influençant leur destin. Pour cela, « quelqu’un » a inventé une machine, le Fate Revolution Circuit, qui copie des éléments du monde réel ayant un lien direct avec la personne dont vous devez exaucer le souhait, sans savoir exactement quel est celui-ci lorsque vous pénétrez dans le système.
Chaque action entreprise dans la copie du monde influe directement sur le monde réel, donnant régulièrement lieu à des dialogues désopilants lors des nombreuses saynètes entrecoupant les niveaux. Cendrillon qui envoie bouler le prince charmant, « un mari qu’elle n’a pas choisi et dont elle ne connaît rien », Renya qui explique à Liliel les codes des films de zombies qui se terminent tous par « Of the Dead », Cheriel qui vous propose de venir prendre un bain pendant qu’elle vous lavera avec son corps, on rit souvent en jouant à The Guided Fate Paradox. Les scénaristes se sont lâchés sur les références culturelles pour le plus grand plaisir des geeks que nous sommes
One Step Beyond
L’équipement porté par Renya et Liliel est clairement visible et identifiable.
Pour réussir à exaucer les vœux de vos « prieurs », vous allez devoir parcourir des donjons remplis de créatures malfaisantes qui tenteront de vous empêcher de modifier le destin de la créature qui vous a appelé à l’aide. La progression dans lesdits donjons se fait d’une manière assez particulière que je n’avais jamais vue auparavant. Accompagné d’une de vos « heaven’s angels », vous progressez case par case dans les niveaux, à chaque fois que vous avancez d’un pas, votre assistante et tous les ennemis présents sur l’étage en cours font de même. Lorsque vous rentrez en contact avec l’un d’eux, le combat s’engage au tour par tour. Pas de menus fastidieux pour choisir son attaque ou sa cible, le déroulement du combat s’inscrit dans le même rythme que la progression dans l’étage du donjon ; à chacune de vos actions les ennemis présents attaquent ou continuent de bouger, l’action n’est jamais interrompue grâce à un gameplay aux petits oignons où chaque bouton a une fonctionnalité propre.
Le système de jauge de vie est très particulier. Vous disposez des classiques barres de vie et de pouvoir, représentant respectivement les coups que vous pouvez encaisser et les attaques spéciales ou magiques que vous pouvez lancer. À côté de cela, une troisième jauge, la barre d’énergie, tient une importance capitale dans le gameplay du titre et représente la fatigue de Renya lorsqu’il marche dans un donjon. Plus vous bougez, plus cette barre diminue, remplissant en contrepartie vos barres de vie et d’énergie. Bien sûr, il existe des items pour remplir ces trois jauges, dont la gestion intelligente sera la clé du succès ou une cause de défaite.
Faire et refaire, c’est toujours jouer
Voici le deuxième boss du jeu, qui m’aura fait suer sang et eau pour le vaincre…
Une autre particularité de The Guided Fate Paradox tient dans l’évolution des niveaux du héros. Chaque ennemi abattu vous rapporte de l’expérience, ce qui vous fait gagner des niveaux et fait monter vos caractéristiques. Jusque là, rien d’exceptionnel. Mais là où le jeu se démarque, c’est qu’en quittant un donjon, vous « perdez » votre progression et revenez au niveau 1 ! Bon, rassurez-vous, ce que vous avez fait n’est pas vraiment perdu mais s’additionne en un « Total Level », qui détermine vos caractéristiques de base. En résumé, votre « niveau 1 » dans le quatrième donjon sera meilleur que votre « niveau 1 » dans le deuxième. De plus, l’équipement gagné et les bonus de compétences obtenus sont conservés.
Le divinigramme, déjà bien rempli ici, vous permet de débloquer de nouvelles compétences.
En montant de niveau, vous débloquez également des icônes sacrées et des artefacts à utiliser sur un « Divinigramme », une sorte d’échiquier sur lequel vous placez chaque bonus obtenu pour augmenter vos capacités et attaques spéciales. Pour progresser, vous pouvez refaire autant de fois que vous le voulez les donjons (ou demi-donjons, la plupart ayant un point de sauvegarde après la moitié des étages) pour gagner en expérience et en équipement. Ceux-ci étant générés aléatoirement à chaque visite, vous ne ferez jamais deux fois la même chose
Le plaisir des yeux et des oreilles
En identifiant le point faible de chaque ennemi, on en vient plus rapidement à bout.
La réalisation technique de The Guided Fate Paradox est au top de ce que l’on voit dans les autres titres du genre. On est dans un style graphique très manga du plus bel effet. L’intro est juste magnifique, les cut-scenes en images fixes sont particulièrement réussies et les différents protagonistes très détaillés et parfaitement identifiables pendant les phases de jeu. L’équipement attribué à Renya et l’ange qui l’accompagne est directement visible sur eux lorsque vous visitez un donjon, donnant parfois des images assez cocasses en fonction des items équipés. Les décors sont généralement assez sommaires mais ça ne choque pas vraiment quand on joue, l’attention étant attirée sur d’autres choses (non, pas uniquement les boobs de Cheriel bande de pervers :p).
Les attaques spéciales donnent lieu à de petites cinématiques.
Au niveau musical, je vous ai déjà parlé au début de ce test de la séquence d’introduction balancée sur du Yousei Teikoku. Le groupe signe une bonne partie de la bande originale du jeu, notamment toutes les phases de combat contre les boss. C’est du tout bon, c’est rythmé, pêchu, on ne s’en lasse jamais. Je regarde d’ailleurs l’intro quasiment chaque fois que je lance le jeu
LordSuprachris
Comments
THE GUIDED FATE PARADOX : I wish I had an angel… LordSuprachrisEvaluation
Conclusion : The Guided Fate Paradox fait partie de ces jeux rares qui vous prennent aux tripes dès les premiers instants et vous poussent continuellement à poursuivre l’aventure malgré les obstacles. Le scénario est captivant, les graphismes colorés et détaillés, les personnages secondaires attachant(e)s et le challenge clairement au rendez-vous. On peut juste lui reprocher un surplus de dialogues et une difficulté très poussée qui en rebutera plus d’un et lui font manquer l’excellence, mais le jeu vaut le coup de persévérer. Vous pouvez abandonner vos FIFA, GTA et autres Call of Duty, oubliez les consoles next-gen encore pour quelques semaines, le jeu de cette fin d’année se trouve sur PlayStation 3 et s’appelle The Guided Fate Paradox ! Alors jeune Padawan, va vite acheter le jeu, enferme ta copine pour avoir la paix et dis « Merci NIS America » :)