Réduction des dépenses : la nouvelle calculette de la Cour des Comptes

Publié le 10 décembre 2013 par Copeau @Contrepoints
Humour

Réduction des dépenses : la nouvelle calculette de la Cour des Comptes

Publié Par Nicolas Nilsen, le 10 décembre 2013 dans Contrefout

Il faut qu’il y ait plus de « pas assez », et moins de « beaucoup trop » !

Par Nicolas Nilsen.

Je viens d’entendre qu’ils allaient envoyer deux Falcons pour que Hollande et Sarko ne se retrouvent pas dans le même avion pour Johannesburg. Il faudrait évidemment n’envoyer qu’UN seul avion. Comme pour tout le reste : il faut tout réduire et surtout pas augmenter !

Celui qui l’a bien compris, c’est le Président de la Cour des Comptes qui vient d’envoyer à tous les Ministres — comme cadeau de Noël et pour bien commencer l’année 2014 — une calculette d’un nouveau type : elle ne comprend plus de touche pour les + mais seulement une touche moins. Et comme Didier Migaud est rusé — et qu’il sait que les doigts des Ministres glissent souvent — il a même prévu deux touches “-”. Comme ça, même par inadvertance, ils ne pourront plus ajouter mais seulement retrancher !

Il faut tout RÉDUIRE !

Réduire les dépenses
Réduire la dette
Réduire la fiscalité
Réduire le périmètre de l’État
Réduire la bureaucratie
Réduire la paperasse
Réduire les échelons administratifs
Réduire les interventions publiques
Réduire le nombre des Parlementaires
Réduire le nombre des Conseils, Hauts comités etc.
Réduire le nombre de pages des Codes (du Travail notamment)
Réduire le nombre de statuts administratifs
Réduire le nombre des mandats
Réduire le nombre des lois
Réduire le nombre des réformes
Réduire le nombre des promesses
Réduire le nombre des « objectifs » bidons
Réduire le nombre des usines à gaz (à la Montebourg)
Réduire le nombre des Conseils des ministres
Réduire le nombre des Ministres
Réduire la longueur des listes protocolaires
Réduire le nombre des petits fours dans la République
Réduire la longueur des discours…
Réduire le temps de parole de la ministre Porte-Parole
Etc. (vous avez compris)

Il y a évidemment TROP de tout…

D’une manière générale, il y a trop de tout : trop de gens dans les rues et trop de terrasses de café chauffées en plein hiver, trop de mauvais livres dans les librairies, trop d’idéologie, trop de voitures, trop de journaux dans les kiosques, trop de lois, trop d’armes dans les mains de trop d’enfants, trop de gens mal élevés, trop de gens qui crèvent de faim, trop de morts dans tous les pays, trop de lisier breton, trop de bêtise crasse dans les médias, trop d’égoïsme, trop de tours dans les quartiers, trop de régimes pourris dans le monde, trop de pollution, trop de fanatiques, trop de paperasse, trop de propagande gouvernementale, trop de béton, trop de ministres qui regardent YouPorn, trop de personnes âgées abandonnés, trop de cadeaux de Noël à faire, trop d’État, trop d’inculture, trop de produits dans les supermarchés, trop de pigeons, trop de ministres, trop de lassitude, d’anxiété, d’incertitude… [bon vous avez compris].

Et PAS ASSEZ de beaucoup trop de choses importantes…

Beaucoup trop de choses qui manquent cruellement : de moineaux, de liberté, d’humilité, de hannetons, d’abeilles, d’arbres, d’enfants, d’étoiles visibles, d’emplois, de joie, de paix, de lucidité, de douceur, de lenteur, de bienveillance, de force d’âme, de possessions immatérielles, d’élévation morale, d’harmonie, d’humanité, de réalisations spirituelles, d’espérance, d’élégance, de générosité … [etc., etc., etc., j'abrège car vous voyez bien où je veux en venir...].

Il faut qu’il y ait PLUS de pas assez, et MOINS de beaucoup trop !

Il faudrait se dépêcher d’inverser les mouvements pour qu’il y ait PLUS de pas assez (beaucoup plus) ; et MOINS de beaucoup trop (beaucoup moins !). Mais on n’en prend pas le chemin : il n’y a que pendant la guerre – hélas – que les gens se résignent à une plus grande austérité. Mais renoncer à leur voiture ou à leurs séries télévisées avant que le système n’explose, ça non, ils ne le veulent pas. Ils préfèrent que tout explose plutôt que de renoncer à l’empilement et à leur société de consommation et du futile. Et quand ils devront bouffer des rutabagas et des topinambours, ils se plaindront encore de ne pas avoir assez de vinaigrette ! Pathétik !


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