Non, Antoine-Samuel Sansregret-Saucier (ASSS), ne parlait pas de la zone dans laquelle son personnage venait d'entrer dans Call of Duty: Ghost sur Xbox, il parlait bien du principe des prêt et bourses.
"Moi je visais une bourse, mais ils ont évalué les revenus de mes parents, qui sont maintenant séparés, et ils ont conclut que les deux partis pouvaient payer mes passages au CEGEP et à l'Université. Mais comme je vous dis, c'est un piège...mes parents ne pourront jamais rembourser tout ça..." continua-t-il tuant deux nouveaux adversaires à partir de sa console.
"T'as vu le headshot?" a-t-il plaidé, affichant le plus beau sourire qu'un jeune homme de 23 ans pouvait porter quand il se sentait 8 ans plus jeune dans sa tête.
ASSS savait aussi qu'il était condamné.
"Mes parents ne savaient pas dans quoi ils s'embarquaient. Ils paient mon loyer depuis 5 ans, mes études depuis toujours, ma voiture, mes pleins d'essence et une épicerie aux deux semaines (je n'en fais pas entre les deux, pas besoin), je ne suis pas un génie du budget mais je sais très bien qu'ils arrivent très juste à la fin de chaque mois. Ils n'avaient pas pensé à tout, dehors c'est la guerre, man, LA GUERRE!"
ASSS avait terminé sa scolarité en Études Cinématographiques et venait de terminer deux ans de stages non rémunérés. On lui avait promis un poste salarié dans une grande station de télé mais on l'avait aussitôt sacrifié avant même sa première journée quand un scandale avait éclaté à la station et que le patron avait dû démissionner en trombe. Pas que celui-ci eût été impliqué dans son embauche, ni même ne connaisse ASSS, mais afin de payer sa généreuse prime de départ, il avait fallu couper dans les dépenses. Et ça commençait par les jeunes, bien entendu.
"Ils seront chanceux si il arrivent à payer tout ça avant leurs 75 ans" rajouta-t-il, maintenant passé au deuxième niveau et débloquant une nouvelle carte de jeu sur sa console.
"I can do Anything!" a-t-il chanté, fier et excité de son rendement sur la Xbox One.
"Le système essaie de profiter de nos pauvres parents, c'est tellement injuste" a-t-il continué.
Il rota son les Doritos qu'il avait mangé.
"Bienvenue dans le vrai monde, papa et maman!...c'est pas comme si je pouvais faire quelque chose pour les aider..."