Près de deux semaines après l’organisation d’un forum algéro-italien qui a réuni plusieurs entreprises italiennes à Alger, les Italiens ont été de nouveau au rendez-vous d’un second forum d’affaires organisé par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci).
Une vingtaine d’entreprises italiennes du domaine des infrastructures, du traitement de l’eau, de la construction étaient là pour « prendre connaissance du climat des affaires en Algérie et avoir des contacts », selon des responsables qui étaient, eux aussi, nombreux à faire le déplacement, à l’image du chargé d’affaires de l’ambassade de l’Italie, Martin Brook, du président de la Chambre italo-arabe de commerce, Sergio Marino, ainsi que du président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Réda Hamiani. Le discours n’a pas changé d’un iota : le même constat, les mêmes vœux de part et d’autre. Les chiffres sur le commerce extérieur, le volume des échanges, les investissements également… Pour le DG de la Caci, M. Chami, qui dit travailler avec son homologue italien, Sergio Marino, « depuis longtemps pour hisser le niveau des relations économiques entre l’Algérie et l’Italie », cette session, avec des opérateurs aussi peu nombreux, a l’avantage de « mieux cibler les relations d’affaires » entre les deux parties. Côté italien, M. Marino, qui a brossé un tableau positif de la situation économique de l’Algérie en termes de maintien de la croissance surtout, a exprimé sa satisfaction de voir l’Italie rester « le deuxième partenaire de l’Algérie après la France ». Mais nous devons, ajoute-t-il, « demander aux entreprises italiennes de promouvoir davantage les investissements directs et créer des sociétés mixtes avec leurs partenaires algériens ». Un appel relayé aussi par le chargé d’affaires italien, Martin Brook, qui, au nom de l’ambassadeur, a souhaité que ce forum puisse « contribuer efficacement au renforcement des relations économiques entre les deux pays » en donnant naissance à des « projets d’investissement communs ». C’est au président du FCE, M. Hamiani, de dire ce que l’Algérie attend des investisseurs étrangers et plus particulièrement des Italiens. Il commence d’abord par reconnaître un fait, à savoir que le « commerce a étouffé l’industrie ». Les importations ne cessent d’augmenter. La nouvelle stratégie de l’Algérie consiste donc à pouvoir « fabriquer localement ce que l’on importe ». La démarche est simple, il n’y a pas, selon lui, de différence entre commerce et investissement, « le commerce est une étape », il permet de mieux se positionner, connaître le marché pour s’implanter par la suite. Le patron du FCE invitera, en guise de clôture, les industriels italiens à « tirer profit d’un partenariat gagnant-gagnant des opportunités qu’offre le marché algérien ». Même si « la loi 51/49 vous fait peur », il y a des « parades », des « contreparties », rassure encore M. Hamiani qui leur fait miroiter les grandes possibilités d’accès via l’Algérie aux vastes marchés africain et arabe qui semblent acquis à notre pays à travers les divers accords de libre-échange signés avec ces régions.
K. Daghefli
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