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Les 5 meilleurs albums métal de 2013

Publié le 10 décembre 2013 par Feuavolonte @Feuavolonte

2013, ç’a été l’année du 25e anniversaire du légendaire groupe Cannibal Corpse. Ç’a aussi été l’année du procès de Randy Blythe, de Lamb of God, en République tchèque, de l’arrestation de Tim Lambesis (As I Lay Dying) pour avoir tenté de faire assassiner son ex-femme, de l’intronisation de Rush au Temple de la renommée du Rock and Roll, de l’album financé en crowdfunding de Protest the Hero, des décès de Jeff Hanneman (Slayer) et Chi Cheng (Deftones)… Toutefois, comme chaque année, ce dont on se souviendra le plus, ce sont les meilleurs albums de l’année.

5. Ulcerate – Vermis [Relapse]


Ulcerate Vermis Les 5 meilleurs albums métal de 2013

Les membres d’Ulcerate viennent d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, et démontrent qu’à l’autre bout du monde, on fait le métal différemment. Leur son unique se retrouve encore une fois dans leur quatrième album, Vermis, lancé en septembre. Pour en décrire le style indescriptible, je vais donner la parole à Jamie Saint Merat, batteur et producteur.

We use melody in a weird and unsettling way to create a tangible amount of tension and release. […] We made a conscious decision to bring back a level of unpredictability we’ve always had in the past.

Le sombre thème de l’oppression abordé par métaphore transparaît dans la musique lourde et prend toute la place à l’écoute. La signature récente du groupe avec le label Relapse Records n’a pas changé leur approche à la musique, et leurs chansons demeurent pessimistes, voire difficiles à écouter. Ulcerate fait partie de ces groupes difficiles d’approche dans un style qui n’est déjà pas pour tout le monde. En prenant le temps d’écouter leurs morceaux, on doit toutefois reconnaître le talent et l’originalité des Néo-Zélandais.

4. Vildhjarta – Thousands of Evils [Century Media]


Vildhjarta Thousands of Evils 600x600 Les 5 meilleurs albums métal de 2013

Vildhjarta est un groupe mystérieux. Sa stratégie publicitaire ne consiste pas à se mettre à l’avant-plan et sur toutes les tribunes pour promouvoir albums et tournées. Les membres du groupe préfèrent intriguer par des messages ambigus sur les réseaux sociaux et par des annonces de dernière minute qui ne laissent pas présager leurs plans. Même leurs plus grands amateurs ont été surpris par l’arrivée de Thousands of Evils : on savait qu’un EP s’en venait, mais sa sortie en septembre est sortie un peu de nulle part.

Au lieu d’entrer dans la vague Meshuggah-esque qui traverse actuellement le métal et qui devient de plus en plus répétitive et abusive, les membres de Vildhjarta se sont approprié le style de leurs compatriotes suédois et y ont apporté des subtilités qui manquent chez plusieurs autres formations dites « djent ». Thousands of Evils et l’album précédent, Masstaden, sont le résultat d’un style développé depuis 2005 par les membres de la formation. Ce dernier opus devrait être mis sur les lecteurs mp3 de tous les amateurs de musique heavy qui ne pourront résister au son accrocheur et léché de Vildhjarta. Souvenez-vous de leur nom, vous allez en réentendre parler.

Pour les intéressés, Vildhjarta sera au La Tulipe le mercredi 11 décembre dans le cadre de leur tournée nord-américaine où ils ouvrent le spectacle de Veil of Maya.

3. Deafheaven – Sunbather [Deathwish]


deafheaven sunbather Les 5 meilleurs albums métal de 2013

Je sais qu’en disant que Deafheaven est un groupe de black métal en commençant, je vais perdre le deux-tiers des lecteurs. Ce sous-genre du métal à la mauvaise réputation – pour plus de détails, parce que je n’entrerai pas en long et en large dans le sujet, je vous suggère l’excellent documentaire Until the Light Takes Us qui jette un regard sans cliché sur cet univers trop souvent caricaturé – est pourtant bien loin de ce qu’on pouvait entendre en Scandinavie dans les années 1990. Des groupes comme Deafheaven et Altar of Plagues participent à un renouveau du black, autant sur le fond que sur la forme.

Les musiciens de ces formations ont l’air sorti d’un café du Mile-End, et un regard à la pochette de ce Sunbather – un fond rose avec le titre de l’album tout simple écrit en blanc – porte à croire que « brutal » ne caractérise pas leur musique. Appuyez maintenant sur play et laissez-vous transporter à travers une gamme d’émotions au cours des sept morceaux de cet album. Ces chansons sont à la fois sombres, joyeuses, pessimistes et positives. La musique et la production de celle-ci sont sans faille, et la création d’atmosphères est quelque chose que les membres de Deafheaven maîtrisent parfaitement. Les cris du chanteur George Clarke et les paroles tristes qu’il scande contrastent avec la beauté des sons produits par les instruments. Sunbather est une œuvre intense et sans compromis qui se doit d’être écoutée, ne serait-ce que parce qu’elle annonce peut-être vers quoi s’en va le métal dans les prochaines années.

2. The Ocean – Pelagial [Metal Blade]


TheOcean Pelagial Les 5 meilleurs albums métal de 2013

Embarquez dans le sous-marin de The Ocean et préparez-vous à une descente jusqu’aux confins les plus sombres des mers. À chaque morceau, vous descendrez un peu plus vers le fond de l’eau, où les bruits se font plus rares et où l’ambiance est de plus en plus lourde. Pelagial n’est pas un de ces albums-concepts où on se demande, finalement, à quoi servait ce damné concept? L’idée de la descente sous les mers servant de métaphore à l’introspection et à l’observation de nos propres rêves et désirs a guidé la composition de chaque couplet, et rarement ai-je autant compris l’utilité et apprécié l’usage d’un concept musical.

Pelagial est le sixième album du groupe franco-allemand et, après plus de 10 ans de carrière, on sent là l’accomplissement d’un processus de recherche de style ardu. Ça a été long, mais le résultat en vaut la peine. Pelagial est presque sans faille et traduit le talent des musiciens qui sont tout aussi phénoménaux en spectacle. Sans se démarquer musicalement autant de leurs homologues que, par exemple, Ulcerate ou Vildhjarta, The Ocean  a su trouver son créneau sous la très large étiquette du métal progressif. Passant de très paisible à envahissante, leur musique rejoint un large éventail d’amateurs de musique heavy. Faites juste l’écouter, vous ne le regretterez pas.

1. The Dillinger Escape Plan – One of Us Is the Killer [Sumerian]


The Dillinger Escape Plan One of Us is a Killer Les 5 meilleurs albums métal de 2013

Bienvenue au royaume du chaos musical, de la cacophonie la plus intense, des sons qui vous donneront envie de sauter partout dans votre logis. Bienvenue dans l’univers de The Dillinger Escape Plan.

Pourquoi la première place? One of Us Is the Killer est-il vraiment supérieur au style unique de Ulcerate, à la recherche d’originalité de Vildhjarta, au black métal renouvelé de Deafheaven, à l’œuvre artistique qu’est Pelagial? Assez dur à dire. Face à tant de qualité, il est difficile de dire qui est le meilleur du lot. La raison pourquoi Dillinger a droit à la première place de ce classement, c’est tout simplement parce que leur album paru cette année a été celui que j’ai eu le plus de plaisir à écouter.

Le math métal a connu ses meilleurs moments dans les années 2000, mais le style n’est pas mort. All We Love We Leave Behind, de Converge (2012), et One of Us viennent le rappeler de façon univoque et brutale. Ce sont des albums qui, et je cite ici un ami qui a assez bien décrit le genre, « donnent raison à tous ceux qui reprochent au métal de n’être que du bruit ». La beauté de la chose, c’est que si on écoute attentivement ce chaos musical, on y trouve une recherche de perfectionnement d’un style qui rendrait tous les autres groupes de cette liste jaloux.

Au-delà du talent des gars de Dillinger, en particulier celui du mastermind Ben Weinman, c’est, comme je l’ai dit plus tôt, le plaisir incroyable que cet album apporte qui en fait le meilleur de 2013. C’est une musique de party, de soirées animées, qui excite et fait battre le cœur à tout rompre. Rares sont les formations qui arrivent à insuffler autant d’énergie et d’émotion à leur œuvre. Reste que One of Us n’est pas un assaut auditif complet : les nuances sont bien présentes, et les moments qui vous font perdre la tête sont entrecoupés de parties plus calmes et sereines. Dillinger fait d’ailleurs preuve de beaucoup d’imagination dans le morceau homonyme, qui devrait être enseigné dans les cours de « comment faire une ballade qui sonne métal quand même ». Par opposition à, par exemple, ça.


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