Près d’un tiers des ménages français ont, ou ont déjà eu recours, à un crédit à la consommation. Même sur le déclin, ce marché reste incontournable et pèse 145 milliards d’euros. Alors, en pleine période d’achat de gros cadeaux de Noël pour certains, penchons-nous sur cette start-up d’un nouveau genre qui propose des crédits à la consommation à un taux de 0%.
Comment cela fonctionne ?
Credeez n’est pas un établissement de crédit en soi. Elle ne prête pas, mais agit comme un courtier. C’est-à-dire que la start-up met en relation les demandeurs de crédit (qu’elle estime solvables) et les établissements qui en proposent (comme Cetelem ou Sofinco, par exemple). Les intérêts sont payés par le consommateur aux établissements de crédit et remboursés ensuite par Credeez. De ce fait, l’emprunt est gratuit pour le consommateur.
L’astuce réside dans le fait que le consommateur doit impérativement effectuer l’achat pour lequel il emprunte chez un des partenaires de Credeez, lequel verse une commission à Credeez pour lui avoir apporté un nouveau client. Cette commission sert alors à payer les coûts de l’emprunt et à rémunérer la start-up. Finalement, c’est le commerçant qui paye l’intérêt de l’emprunt. Ce qui paraît logique pour Thomas Rebaud, fondateur de Credeez, car «c’est lui qui en bénéficie, du fait de l’augmentation de son chiffre d’affaire».
Un projet à développer et à sécuriser
Lancée en décembre dernier, Credeez a encore de nombreux défis à relever. Le premier serait d’élargir au maximum la liste de ses commerçants partenaires pour ne pas restreindre le consommateur dans ses choix de marques. Cela pourrait aussi permettre à la start-up de se développer en province car à l’heure actuelle la majorité de ses commerçants partenaires sont à Paris. Ainsi, seuls les ménages parisiens peuvent bénéficier d’un crédit à taux zéro.
L’entreprise étant encore très jeune, les risques de faillite sont importants. Reste à savoir ce qui se passerait en cas de faillite de Credeez. Thomas Rebaud assure que que «les flux allant aux clients sont sur des comptes en partie bloqués» et qu’à ce titre, «les clients seraient remboursés même en cas de faillite de Credeez».
Cette année, la prometteuse start-up a opéré sur 2 000 crédits, ce qui après une année d’exercice semble être un résultat correct. Les objectifs de 2014 sont clairement établis : atteindre les 10 000 crédits à taux zéro et diversifier les partenariats avec les commerçants. D’où l’actuelle levée de fonds à hauteur de 250 000 euros. Credeez apparaît comme un bon investissement car unique en son genre d’autant qu’elle propose un produit défiant toute concurrence.
Elle pourrait devenir un facilitateur d’accès au crédit pour les particuliers et même étendre ce modèle de financement à d’autres agents économiques ayant des difficultés à emprunter comme les PME. Cela serait bénéfique à l’ensemble de l’économie. Credeez et le modèle de financement qu’elle a imaginé, pourraient bien avoir un bel avenir devant eux.
Bruce Vidal