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Pour la troisième année consécutive, Radio Campus Paris a voulu se faire le porte-voix d’un cinéma de savoir et de combat, ce cinéma qui rend visibles les minorités, qu’elles soient ethniques, politiques ou religieuses, et que représente si bien le Festival Jean Rouch de cinéma ethnographique, dont la 33ème édition s’est achevée le 30 novembre dernier. Partenaire de ce festival, Radio Campus Paris a souhaité organiser une émission spéciale de 2h, sur ce créneau nomade que nous vous proposons le samedi soir de 20h à 22h si poétiquement intitulé « Escapades ».
Mais parce que la radio permet, au moins dans l’éphémère d’un enregistrement, des rapprochements thématiques que les mondes des arts et des sciences ont souvent du mal à impulser, nous avons voulu mettre autour de la même table la Palestine et le Tibet…des prisons à ciel ouvert de Gaza et des territoires occupés (illégalement!) de la Palestine aux montagnes barbelées de l’Himalaya tibétain, il n’y a finalement qu’un pas! Ce pas toute en longitude va du terrorisme d’Etat pratiqué par Israël depuis 60 ans à l’impérialisme dogmatique de la Chine au Tibet depuis son invasion en 1950 par les troupes de Mao…Pour faire ce pas sans trébucher, le pôle sciences de Radio Campus Paris s’est allié à l’équipe d’Extérieur Nuit, notre émission hebdomadaire de cinéma, et s’est entouré de chercheurs, de réalisateurs et d’acteurs des festivals pour vous proposer les angles les plus divers possibles sur le cinéma comme arme des minorités.
Jeanine Halbreich-Euvrard, directrice et fondatrice du festival biennal: « Proche-Orient: ce que peut le cinéma« , qui vient d’avoir lieu au cinéma Les 3 Luxembourg, du 29 novembre au 8 décembre 2013.
Françoise Robin, tibétologue maître de conférences à l’INALCO, conceptrice des Regards Comparés du Festival Jean Rouch dédiés cette année au Tibet. Pour connaître ses principales publications, c’est là!
Axel Salvatori-Sinz, anthropologue et réalisateur, prix du meilleur film au Festival Jean Rouch pour Les Chebabs de Yarmouk, un documentaire sur la vie des jeunes de l’unique camp de réfugiés palestinien en Syrie. (En déplacement à l’étranger pour la promotion de son film, le réalisateur n’a pas pu être présent pour l’enregistrement mais 2 chroniques sont consacrées à son film, l’une l’analysant sous un angle politique et l’autre sous un angle esthétique ou cinématographique…)
Khaled Jarrar, plasticien et réalisateur programmé au festival « Proche-Orient: ce que peut le cinéma » pour le film Infiltrés. Une biographie passionnante de cet artiste, qui se considère comme un messager de son peuple, est disponible ici…mais en anglais!
Zeina Toutounji-Gauvard, attachée de presse du festival « Proche-Orient: ce que peut le cinéma » et grande connaisseuse du cinéma du Moyen-Orient, a traduit les propos de Khaled Jarrar et donné son témoignage sur les films mis en discussion.
Une interview faite in situ, à la sortie d’une projection au Festival Jean Rouch, est également diffusée en 2ème heure: il s’agit de l’interview du réalisateur-anthropologue sino-étasunien Dan Smyer Yu, pour son film Embrace, co-réalisé avec le cinéaste tibétain Pema Tashi. Ce film aborde la question de la forme particulière de relation à la nature qu’implique la pratique du bouddhisme tibétain, mais nous avons voulu lui demander quelle était la dimension politique de ce film…
Enfin, le téléphone a sonné deux fois pour accueillir les témoignages de:
Sabreen Bint Loula, réalisatrice de Liberté liberté ô mon Egypte, film documentaire abordant la question de la place des femmes dans la révolution égyptienne. Projeté au festival « Proche Orient: ce que peut le cinéma », vous pouvez retrouver sa fiche ici.
Erwan Moalic, « militant des salles obscures » (Le Télégramme, le 10 novembre 2012), co-fondateur et ancien directeur du Festival de cinéma de Douarnenez, premier festival consacré au cinéma des minorités, créé en 1978 dans la petite ville du Finistère.
Mais c’est loin des basses latitudes qui nous auront occupés pendant presque 2h que se termine cette émission, puisque c’est un souffle nordique, polaire, celui de Jean Malaurie, qui conclut avec force par une invitation à la résistance des « peuples hyperboréens ». Le grand anthropologue, fondateur de la collection Terre Humaine et ambassadeur des peuples de l’Arctique auprès de l’Unesco nous a accordé une interview dont nous diffusons des extraits, montés en un carnet sonore qui aborde également la question du cinéma Inuit.