La série suédoise Real Humans comble le manque dont souffraient de nombreux passionnés de science-fiction, à savoir l’absence d’une œuvre télévisuelle de qualité sur le thème des robots.
En effet, Real Humans prend un parti pris qui va à l’encontre du traitement traditionnel des robots à la télévision et au cinéma. On est bien loin de l’image du robot menaçant, de la machine à tuer qui veut en découdre avec les humains. Au contraire, les robots de cette série sont très proches de ceux imaginés par Isaac Asimov.
La série plonge le spectateur dans une société en tous points semblables à la nôtre (ou plus exactement, à la société suédoise actuelle), avec une seule différence : les hubots, des robots humanoïdes très perfectionnés, sont présents partout ou presque, pour assister les humains. Les hubots sont professeurs de sport, ouvriers, prostitués, aides gériatriques… Ils s’achètent et se vendent comme de simples marchandises et un important marché noir constitué de hubots trafiqués s’est même développé. Cependant, leur présence au quotidien suscite de violentes réactions de la part de certains individus, qui voient les hubots comme une menace pour leur emploi ou pour leur vie conjugale et familiale. Le spectateur suit au cours des épisodes le destin d’un groupe de hubots qui semblent être plus perfectionnés que la moyenne et qui surtout, affirment être libres, ne pas avoir de propriétaires.
Humaine ou robot ?
La principale force de cette série est son réalisme. Le jeu des acteurs est subtil et les personnages sont très bien traités. Les scénaristes ont évité le manichéisme et le téléspectateur est libre de se faire son opinion sur les choix et les actions des personnages. La série pose de nombreuses questions qui interpellent et qui restent sans réponse : un robot agissant comme un être humain et conscient de lui-même peut-il être traité comme un être humain ? La création de robots humanoïdes ne soulève-t-elle pas plus de problèmes qu’elle n’en résout ? Sommes-nous prêts et suffisamment sages pour vivre avec eux ?
Real Humans se situe dans la tradition des œuvres de science-fiction qui cherchent à véritablement questionner le devenir de la science et du progrès scientifique en traitant les aspects éthiques et philosophiques relatifs à ces sujets.
La mise en place de l’intrigue et la présentation des personnages est un peu longue, puisqu’il faut attendre le troisième épisode pour voir l’histoire s’emballer (d’autant plus que la durée des épisodes est de 55 minutes). De même, la fin est un peu précipitée et confuse, mais nous laisse espérer que la deuxième saison sera aussi intéressante et réussie que la première.
Affiche Arte sur Real Humans