La France et la Chine fête cette année le trentième anniversaire de leur coopération dans le domaine du nucléaire civil. Une coopération qui a occupé une grande place au cours de la visite de Jean-Marc Ayrault en Chine. Le Premier ministre a même déclaré que la France se tenait prête au cas où la Chine veuille construire deux réacteurs EPR de plus à Taishan, où EDF et AREVA sont en train de terminer un chantier sans encombre (« une victoire du made in France et du Made in China » selon Arnaud Montebourg, lui aussi du déplacement).
« Ici la Chine a choisi de construire de nouvelles tranches nucléaires et peut-être, si le gouvernement le décide, les tranches 3 et 4. En tout cas, la France y est prête ». Au travers un discours sans équivoque, au cours duquel il a désigné le nucléaire de « filière d’avenir », le Premier ministre a tenu à réaffirmer la place de la France aux côtés de la Chine dans le développement de son parc nucléaire.
Car même si le nucléaire ne représente pour le moment que 2% du mix électrique chinois, l’Empire du milieu constitue d’ores et déjà le premier marché mondial de la filière, avec 29 réacteurs en construction et 59 en projets.
Une aubaine que les nombreuses entreprises françaises du nucléaire, grands groupes et PME, ne comptent pas manquer. Une centaines d’entreprises françaises et chinoises ont eu l’occasion de discuter de futurs projets lors du séminaire organisé à Pékin pour fêter les trois décennies de coopération nucléaire entre la France et la Chine.
La construction de deux EPR supplémentaires à Taishan pourrait bien être l’un de ces projets. Elle pourrait se préciser au moment de la visite du président chinois Xi Jinping en France, en avril 2014.
« La logique industrielle voudrait que ce soient les mêmes modèles qui soient construits sur le même site », considère Hervé Machenaud, directeur Asie-Pacifique d’EDF, qui estime toutefois que la construction de nouveaux EPR à Taishan dépendra « de l’évolution du choix technologique de la Chine à ce moment là ».