Cet exemple n’est malheureusement pas un cas isolé et concerne de nombreux jeunes entrepreneurs ou indépendants qui se lancent dans la vie. Ce qui est intéressant cependant, c’est la propension à la débrouillardise que l’on constate chez les entrepreneurs, beaucoup plus que chez les autres catégories professionnelles.
En effet, alors que l’innovation jugaad et l’ingéniosité sont mis en avant dans les entreprises, il serait pertinent de se demander pourquoi les créateurs d’entreprise ont tendance à être plus débrouillards et agiles que les personnes salariées, qu’elles exercent dans le secteur privé ou dans la fonction publique.
Mon expérience de salariée et d’entrepreneur me permet peut-être d’aporter une réponse à cette interrogation. Et si c’était le cadre dans lequel on évoluait qui influençait notre comportement ?
Travailler dans une entreprise déjà structurée, c’est être assuré qu’un cadre préexiste à notre venue. C’est rassurant. Un cadre avec ses codes, ses règles, son organisation hiérarchique et son organisation décisionnelle. Traditionnellement, lancer un projet dans une entreprise, c’est le faire valider, obtenir un budget et se voir attribuer une équipe. Ainsi, tant sa mise en place que son exécution sont longues et fastidieuses, sans compter toutes les réunions de suivi et de validation à organiser. Rien à voir avec l’éxecution d’un projet dans une start-up ! En outre, être salarié, c’est être assuré d’avoir toujours un salaire même si l’on échoue dans ses projets et que l’on a des résultats inégaux.
Etre entrepreneur, à l’inverse, c’est devoir constamment s’adapter aux attentes de ses clients, c’est devoir s’adapter aux changements, c’est devoir faire vite. C’est également devoir se débrouiller les mois où l’on gagne moins d’argent et être constamment à la recherche de nouveux clients et de nouveaux moyens de les satisfaire.
Peut-être que les entrepreneurs sont moins à la recherche de confort et de sécurité que les personnes salariées et c’est ce qui leur permet de s’en sortir, en s’adaptant constamment. Aucun cadre ne leur est donné. Au contraire, ils doivent continuellement en créer de nouveaux et faire face à l’inconnu. Et c’est certainement pour cela que la débrouillardise, l’ingéniosité et l’agilité sont les caractéristiques principales de l’entrepreneur.
Angélique