Jusqu'à présent seuls 49% du total des fonds demandés par les Nations Unies ont bien été versés. Plus grave encore, certains secteurs comme la nutrition et les moyens de subsistance sont particulièrement sous-financés avec seulement 4% et 8% d'après des données de OCHA. ACF suit de très près l'impact nutritionnel de la crise, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans. Bien que l'aide humanitaire soit parvenue, pour le moment, à contenir la situation, il faut rappeler qu'avant la crise, la zone touchée par le Typhon atteignait déjà des taux plus élevés que dans le reste de pays (autour de 8%).
Après la phase d'urgence, commence la phase de réhabilitation. L'un des principaux défis se pose au niveau de l'hygiène et l'assainissement. « Il est important de passer petit à petit de l'installation de structures provisoires à la réhabilitation des réseaux d'eau. Surtout en ville. Il faut également assurer la qualité de l'eau dans les foyers qui sont en cours de construction et renforcer les actions de santé publique car dans un tel contexte de fragilité, les épidémies peuvent apparaître très rapidement », rappelle Pablo Alcalde, Responsable Eau, assainissement et Hygiène chez Action contre la Faim. « Jusqu'à présent, nous intervenions en priorité dans les centres d'accueil, mais petit à petit nous élargissons notre réponse au niveau des familles» ajoute Alcade.
Les activités génératrices de revenus telles que les programmes « d'argent contre travail » sont également essentiels à ce stade de la reconstruction. En employant la main-d'œuvre locale pour reconstruire les infrastructures de bases détruites, on participe au rétablissement économique et on garantit un moyen de subsistance immédiat aux sinistrés. « Nous tenons à intervenir au niveau familial et communautaire. En remplaçant leurs moyens de production perdus (semences, outils, bateaux, filets ...), les familles sinistrées vont pouvoir relancer leurs activités économiques telles que l'agriculture et la pêche » explique le responsable sécurité alimentaire et moyens de d'existences, Julien Jacob.
Enfin, il est important de penser à l'avenir et toutes les actions entreprises doivent prendre en compte la prévention des risques et désastres afin d'éviter une nouvelle catastrophe de cette ampleur. « Les Philippines, tant au niveau national que régional, sont de mieux en mieux préparées à affronter les typhons et autres catastrophes météorologiques», explique Frederic Ham, expert en réduction des risques de catastrophes d'ACF. « Les tendances actuelles provoquées par le changement climatique pourraient augmenter les probabilités que dans le futur ce type de typhon se produisent de nouveau avec la même intensité. Nous devons en tirer les leçons et apprendre à être mieux préparés, même si malheureusement nous ne pourrons jamais être préparés à 100%. Face à une catastrophe d'une telle ampleur, la gestion de risque au niveau national et régional n'est pas suffisante. Une préparation et une réponse internationale est également nécessaires » conclue-t-il. Il faut prendre des mesures visant à améliorer les standards et normes de construction et les systèmes de surveillance au niveau local et national, ainsi que les mécanismes d'alerte sur lesquels ils s'appuient.
Dossier de presse: Typhon Haiyan, un mois après la catastrophe Publish at Calameo or read more publications.Pour plus d'informations et demande d'interviews
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