Comparatif de vins, ou comment présenter les choses

Par Mauss

Lors d'un dîner récent, deux Bordeaux sur la table :

- Léoville-Poyferré 2006

- Clarisse 2011

On ne va pas tergiverser sur la différence de prix, si ce n'est pour souligner le fossé financier que ne peuvent absolument pas justifier les différences qualitatives.

Explication de texte

On peut présenter les choses de deux façons différentes.

Mode A

"Grand Léoville-Poyferré, très classe, surtout potentiellement. Le vin est équilibré, harmonieux, élégant. On attend cependant quelques traits de caractère qui puissent générer un enthousiasme à la hauteur de sa valeur financière."

Nota : depuis ce millésime, Léoville-Poyferré a sacrément monté en qualité et devient un des vins de référence de cette appellation qui jouit, chez les amateurs, d'un respect supérieur.

"Un Clarisse étonnant, net et droit, sans angle mort, sans baisse de tension, et offrant un réel plaisir gustatif. Un excellent RQP."

Nota : propriété suivie par l'équipe de Stéphane Derenoncourt.

Mode B

"Deux vins offrant ce jour là des plaisirs pas trop éloignés les uns des autres, certes avec une longueur d'avance sur le Léoville, mais le Clarisse n'était vraiment pas loin derrière".

En d'autres termes, une expérience où on pourrait plutôt critiquer le LP qui ne serait pas à la hauteur de ce qu'on attend d'un classé 1855, l'alternative étant de mettre en valeur le Clarisse 2011 capable de tenir un rang de belle tenue face à cette référence rive gauche.

Est-ce un crime que de faire de telles comparaisons, même sur des millésimes différents ? Que nenni car nous sommes, en bordelais, à un moment où des crus ne bénéficiant pas d'un historique inscrit dans toutes les têtes des amateurs, peuvent souvent se promener en haut de l'affiche pour titiller quelques noms bénéficiant d'avantages liés au contenant en sus des réelles qualités du contenu.

Des noms ? Facilissime : Fleur Cardinale, Haut-Carles, Reignac, Haut-Condissas, Rollan de By, La Dauphine (qui monte, qui monte…), Domaine de l'A, Jean Faure, et bien d'autres.

En y regardant de près, s'il est vrai que Bordeaux traverse une crise réelle de cote d'amour en berne, il n'empêche que c'est une source majeure de RQP au niveau mondial.

On ne s'affirme bien que par comparaison et donc, de tels comparatifs seront toujours d'actualité. Au GJE, dorénavant, les sessions seront faites sur le modèle de la dernière : un double comparatif : d'abord à l'aveugle et ensuite avec liste des vins servis. Juste histoire de constater le surcroît ou le déficit de notoriété qu'apporte l'étiquette du vin.

Les deux crus en question