Début décembre, parait une lettre sur « Drones, innovations, vie privée et libertés individuelles » dont voici l’introduction par Édouard GEFFRAY, Secrétaire général de la CNIL.
« Pourquoi s’intéresser aux drones lorsqu’on est en charge de la protection des données personnelles ?
Parce que ces engins volants bardés de capteurs, peuvent être de formidables machines à observer, à emmagasiner et à analyser de l’information, et qu’il s’agit de débattre dès à présent du cadre applicable à ces nouvelles formes possibles de surveillance de nos comportements, de nos déplacements, en bref de notre vie privée.
Ce questionnement ne doit pas bien sûr nous faire sombrer dans la technophobie.
En effet, si comme le souligne le professeur Ryan Calo, les drones sont, à certains égards, » l’incarnation technologique et froide de la surveillance « , ils témoignent aussi d’une inventivité débordante dans les usages et recèlent d’importantes potentialités pour de nouveaux services. Le cadre de régulation à créer doit donc à la fois tracer des lignes rouges et offrir un espace de liberté aux innovations. L’exercice est délicat. Le sujet étant au carrefour de l’éthique, du droit, de l’économie, du social, etc., la réflexion doit être pluridisciplinaire et impliquer l’ensemble des acteurs concernés parmi lesquels les industriels du secteur, les autorités en charge de la réglementation aérienne, la société civile.
Elle doit bien sûr être menée aussi au plan international, notamment dans le groupe de l’article 29 (G29) réunissant les CNILs européennes. Pour sa part, la CNIL s’est fortement engagée dans ces travaux. Elle le fait avec d’autant plus de volontarisme que, comme le montre cette lettre IP, le sujet « drones » est à bien des égards une première esquisse de la problématique autrement plus large de l’éthique de la robotique. «
Retrouvez le reste ici : LettreIP6.pdf (un téléchargement)