Tâter le pouls birman dans les grandes villes ne suffit pas. Après Mandalay, où j'ai été chaleureusement accueilli par les militants locaux de la L.N.D (cf mon précédent article), il me faut aussi aller à la rencontre de la Birmanie profonde, celle des campagnes reculées et des montagnes, pour voir si l'ouverture du pays y est aussi réelle et comment elle progresse.
Je quitte donc Mandalay pour aller rencontrer les ethnies Palaung et Pa õ et voir comment se passe le changement au fin fond des villages de montagne autour du lac Inle.
Premières impressions : le temps semble arrêté. La mécanisation n'a pas encore atteint ces terres éloignées et on a envie de dire: tant mieux !
Les habitants vivent ici en harmonie avec la nature, avec leur environnement. Une terre généreuse, riche et bien arrosée permet une abondance de fruits et de légumes. Une nature sauvage soigne beaucoup de maux grâce aux plantes médicinales que l'on trouve à portée de la main.
Pas de moteurs, juste le geste séculier du laboureur avec son buffle qui trace en profondeur les sillons. Et chacun au sein du village a une activité : coupe du bambou, surveillance du troupeau, épluchage de l'ail, tissage, cueillette, etc.
Pourtant le modernisme commence néanmoins à atteindre ces régions de moyenne montagne; j'en veux pour preuve les motos qui parviennent tant bien que mal à rouler sur les pistes en terre défoncées par les pluies de la mousson et atteindre des villages reculés; et aussi les lecteurs de DVD qui animent les soirées dans les villages en faisant se rassembler les habitants dans une seule pièce pour visionner, sur un tout petit écran, un film local !
Et l'électricité dans tout ça? Depuis longtemps un des gros problème de la Birmanie! Et bien, elle commence à arriver, doucement mais sûrement, et écologiquement même, grâce à ces panneaux solaires que l'on voit de plus en plus fleurir sur les toits en tôle ondulée ou en bambous.
Une Birmanie en marche vers la modernité
Après deux jours de trek, je décide de m'arrêter à Nyaugshwe, la ville à deux encablures du lac Inle, point de chute pour tous les voyageurs du monde entier qui veulent découvrir le magnifique lac.
J'étais venu ici il y a deux ans. Force est de constater que les changements sont apparents ! Pas moins de 20 hôtels ont vu le jour et les constructions se poursuivent.
Espérons que la région n'y perdra pas son âme, même si le tourisme (en version équitable et raisonnable) est particulièrement important pour le développement économique de la population et est très attendu par elle.
Beaucoup d'efforts restent néanmoins à faire au niveau des infrastructures d'accueil. L'afflux de touristes a été tel en 2012 qu'il a fallu en loger dans des monastères ou chez l'habitant, faute de places dans des hôtels tous complets, à ce que j'ai appris.
Autre changement qui me saute aux yeux, depuis ma dernière venue ici: le téléphone mobile! Il est désormais présent un peu partout, dans les rues, sur les marchés, chose inconcevable il y a encore deux ans !
C'est un fait indéniable, la Birmanie est aujourd'hui en marche, y compris dans ses régions reculées (à des niveaux certes différents).
Et à la manière de tous ces pays d'Asie, elle semble se tourner irrémédiablement et rapidement vers une modernisation souhaitée par tous les birmans après des décennies de misère et de stagnation.
Partout le même espoir en Aung San Suu Kyi!
Ce qui me frappe également, par rapport à mon dernier voyage, c'est la présence affirmée, laborieuse et solidaire de la Ligue Nationale pour la Démocratie.
Dans ces villages et petites villes de montagne et de campagne de la Birmanie profonde, les militants démocrates sont partout présents. Ici dans un local fait de bric et de broc. Là au milieu des paysans qui ont besoin d'être aidés. Là-bas en apprenant à lire et à écrire à des enfants. Ailleurs en ouvrant et en faisant fonctionner des dispensaires pour tous.
Et je me rends bien compte, après plusieurs jours de reportage, qu'on est certes ici bien loin des préoccupations et du boum économique des grandes villes birmanes, mais qu'on y partage, avec une émouvante ferveur la même admiration, la même vénération et la même confiance en Aung San Suu Kyi.
La Dame de Rangoun est profondément ancrée dans le coeur de ces populations isolées. Chacune et chacun veut ici croire de toutes ses forces en l'élection d'Aung San Suu Kyi à la Présidence de la Birmanie en 2015. Et on attend ce jour avec immensément d'espoir!
A suivre...
Alan Dub,
pour France Aung San Suu Kyi
Photos Alan Dub (sauf photo enfants birmans D.R)
En mission en Birmanie pour France Aung San Suu Kyi, Alan Dub, reporter-photographe et membre de notre association, sillonne le pays, accompagné de Karine, aux côtés des militants démocrates de la L.N.D, le Parti d'Aung San Suu Kyi et y témoigne de l'extrême vitalité du mouvement qui compte aujourd'hui plus d'un million de membres parmi lesquels de très nombreuses femmes et une grande partie de la jeunesse.
Une seconde mission de France Aung San Suu Kyi est simultanément menée par notre journaliste Jeanne Perrin qui y enquête sur le développement actuel de la culture et de ses nombreuses émergences sous toutes ses formes (littérature, musique, photographie, sculpture, cinéma, peinture, art contemporain...)
Aung San Suu Kyi, site français d'information et de soutien à Aung San Suu Kyi et à la Birmanie / Myanmar