Plus sombre, plus intense, Hunger Games : L’embrassement corrige le tir d’un premier volet horriblement mal cousu. (1)
Ce deuxième opus tire sa force du fait que de par la présence nouvelle d’une tension noire et dramatique, l’histoire est beaucoup plus crédible.
Dans le premier film, malgré un sujet assez sombre sur la manipulation des masses par un despote utilisant l’audiovisuel comme arme d’asservissement, la violence jamais montrée, carrément suggérée, donnait un aspect de “monde de Bisounours” à l’arène des Hunger Games.
Aucune vraie émotion ne transpirait de cet opus mal à l’aise dans sa mise en scène.
Réalisé cette fois-ci par Francis Lawrence (Je suis une légende), le sujet est bien mieux maitrisé. Le scénario est plus vif, mieux équilibré, même si les scènes traitant des traumatismes de l’héroïne, suite aux évènements du premier opus, sont beaucoup trop survolées (Il faut bien couper quand le bouquin fait 400 pages et que le film dure déjà 2h25).
On retrouve donc l’héroïne, Katniss Everdeen (Jennifer Lawrence), qui a survécu aux précédents Hunger Games tout en préservant la vie de son compagnon d’infortune, Peeta (Josh Hutcherson), grâce à une ruse habile. Pour le peuple opprimé, Katniss est devenue, malgré elle, l’incarnation du geai moqueur, symbole de la liberté et emblème d’une révolution grondante dans les différents districts.
Terrifiée et traumatisée, l’héroïne ne rêve, elle, que de fuite avec son amour secret, Gale (Liam Hemsworth). Malheureusement, l’arrivée d’un tyrannique officier dans son district va mettre son plan à mal.
Le triangle amoureux qui se dessine n’est finalement que très peu développé. L’action se recentre bien vite sur Katniss et Peeta, ainsi que sur la tournée promotionnelle et les scènes de répression auxquelles ils assistent, impuissants. Ces débordements de violence soft sont autant de sursauts bien gérés que de prémisses au vrai combat attendu pendant la première partie du film.
Car évidemment, conscient du rôle de détonateur que pourrait avoir la gagnante des jeux précédents, le Président Snow (Donald Sutherland) et sa nouvelle éminence grise, le Haut-Juge Plutarch Heavensbee (Philip Seymour Hoffman), décident de l’éliminer. Elle se retrouve ainsi de nouveau embarquée pour les jeux de l’expiation. Face à des tueurs surentraînés, plongée dans une arène aux pièges mortels et où les trahisons sont tout autant dangereuses, Katniss va devoir tenter de survivre une nouvelle fois aux côtés de Peeta.
En favorisant ainsi le côté survival de l’histoire, le scénario s’éloigne à nouveau d’enjeux plus lourds tels que la description de ce système Orwellien et l’acte révolutionnaire qu’il pourrait soulever. Peut-être seront-ils plus développés par la suite…
En effet, la fin de cette séquelle, qui se passe entièrement dans le regard de Jennifer Lawrence, du désespoir à la détermination brûlante, est la promesse d’une suite explosive – et même deux, puisque le troisième roman (2) sera scindé en deux parties à l’écran.
Ce sera – on y croit à mort – une véritable apogée, brutalement exaltante.
(1) : Lire la critique du premier film sur Save my brain
(2) : “Hunger Games” de Suzanne Collins – 3 tomes – éd. Pocket Jeunesse
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The Hunger Games : catching fire
Réalisateur : Francis Lawrence
Avec : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Donald Sutherland, Philip Seymour Hoffman, Liam Hemsworth
Origine : Etats-Unis
Genre : bataille royale
Durée : 2h26
Date de sortie France : 27/11/2013
Note pour ce film : :●●●●○○
Contrepoint critique : Les Inrockuptibles
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