La mise en relation directe de ces deux scènes est psychologiquement dévastatrice: la vidéo se nourrit d’une dynamique évolutive, digne d’un scénario vivant. Désincarné, le portrait présidentiel se tétanise en effigie. D’un côté, le chaos ironique, mêlant délinquance et autorité chargée de la réprimer – l’un des prisonniers porte une veste polaire de policier – dans un même maelström déjanté, anarchique. De l’autre, le montage artificiel d’un "président à l’enfant" sans le génie d’un Botticelli, avec ce sourire empreint d'une béatitude dont les Guignols s'étaient fait les gorges chaudes pendant la campagne électorale.
Le mordant de la créativité contre le fixisme d’une image d’Épinal. La clandestinité plébiscitée par la Toile contre l’accablant incognito qui rate son outing communicatif: symbole du terrible clivage fracturant le système politique français entre ceux qui transgressent avec succès leur jugement d’immobilisation et ceux qui, chargés de l’initiative et du mouvement, demeurent impassibles. Un président tellement évanescent que la presse se précipite sur la matérialité de sa prostate!
Nul besoin d’un grand hebdomadaire national pour oser l’analogie "entre le bébé et la France". Encore moins d’une étude de l’Institut CSA sur "La France en déclin" ressentie par "trois quarts des personnes interrogées". L’absurde contradiction s’impose: le souffle du côté de la privation de liberté, la réclusion "hors temps, hors espace" pour le légitime pouvoir politique. Comment, entre un "Harlem Shake" de détenus dans une prison française et une photo présidentiell...