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Saine gouvernance

Publié le 08 décembre 2013 par Malesherbes

Le 27 novembre, le patron de PSA, Philippe Varin, annonce qu’il décidé de renoncer « aux dispositions actuelles de [ses] droits à retraite ». La plupart des commentateurs en concluent qu’il abandonnait cette retraite chapeau de 21 millions d'euros que le constructeur automobile avait déjà provisionnée à son intention. C’est peut-être exact mais ce n’est pas certain. Il a simplement dit que les dispositions de son contrat concernant sa retraite étaient caduques. Mais rien n’empêche la conclusion d’un nouvel accord, peut-être moins substantiel mais toujours confortable, avec l’entreprise qui le salarie.

Soulignons la pingrerie de PSA qui avait calculé ce montant sur la base de 25 années de retraite. Entendait-elle condamner son collaborateur aux Restos du cœur s’il lui arrivait de jouir de plus de 25 ans de retraite ? Mais cessons de galéjer.  

En 2008, Jean-Martin Folz, président de l’Association Française des Entreprises Privées, et, singulièrement, PDG de PSA de 1997 à 2006, avait déclaré « Etre mandataire social signifie prendre des risques et il est normal d’avoir une rémunération élevée pour ces risques. En revanche, on ne doit plus bénéficier de toutes les protections qu’offre un CDI  »

Si bien que, le 6 octobre 2008, le MEDEF et l'AFEP ont présenté le code de gouvernance qu'ils demandent aux sociétés cotées d'appliquer. Les organisations patronales préconisent la fin des parachutes dorés et la transparence sur la rémunération des dirigeants. Mais curieusement, aucune sanction n’est prévue pour les entreprises qui manqueraient à ces obligations.

Surtout, les organisations patronales veulent éviter tout projet législatif. Laurence Parisot avait ainsi déclaré : « Dans ce domaine, tout le monde sait que la loi est contre-productive (…) La législation nuit à la créativité et auxengagements des chefs d’entreprise ». Merveilleuse argumentation ! Qui est tout le monde ? Ne seraient-ce pas les entrepreneurs ? Madame Parisot a-t-elle daigné fournir des exemples à l’appui de ses assertions catégoriques ? Quand on pense, par exemple, que la loi interdit à de braves bouchers de ré-empaqueter de la viande frappée par une date de péremption pour la proposer à nouveau à la vente ! La loi tue vraiment l’initiative !

Personne, semble-t-il, n’a remarqué l’extravagance de cette prétention du MEDEF de vouloir échapper à une loi. Ainsi, par exemple, les chauffeurs routiers conduisant beaucoup plus que les autres conducteurs, ils se trouvent beaucoup plus exposés que ceux-ci aux amendes pour infractions routières. N’est-il pas contre-productif de les soumettre à la loi commune ? Ne vaudrait-il pas mieux les confier à la saine gouvernance des syndicats de transporteurs ?


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