Contrast : Un jeu en demi-teinte

Let's Go ! Ce test ne spoil pas l'histoire du jeu !

Dans un univers vidéoludique qui se répète sans cesse il est bon de trouver quelques ovnis pour proposer une expérience de jeu différente. Contrast n'est pas le plus beau, le plus abouti techniquement ou le plus retors des jeux de cette fin d'année, il est juste là pour nous montrer un aspect différent, artistique et poétique de ce que peut être un jeu-vidéo.

Dans une ville fantasmagorique figée dans les années 20, Didi une petite fille solitaire à pour seule amie Dawn, acrobate élancée et muette qu'elle est la seule à pouvoir voir, c'est elle que vous contrôlerez durant toute l'aventure car Dawn a un don : celui de pouvoir passer du monde physique au monde des ombres sans problèmes. Les murs deviendrons ainsi votre terrain de jeu durant les 4 actes de l'histoire. En déplaçant des objets, en allumant ou éteignant des sources de lumières, vous modifierez les ombres et pourrez vous en servir pour atteindre des zones normalement inaccessibles ou activer des mécanismes. L'aventure est ainsi parsemée d'enigmes qui nécessiterons d'agir dans le monde réel et celui des ombres pour avancer.

Si vous aimez l'ambiance film noir des années 20 vous serez servis : certes les graphismes ne sont pas exceptionnels mais ils tiennent la route, les effets d'ombres et de lumières sont bien évidemment réussis, la ville est agréable à l'oeil et la musique, parfaitement adapté à l'ambiance, est ce qui m'a le plus conquise. Si il m'est arrivé plusieurs fois de me coincer dans des éléments du décors pas de panique : Dawn à une fonction "dash" qui lui permet d'avancer de quelques mètres en passant à travers des objets et c'est fort pratique ! Certaines énigmes feront turbiner vos méninges mais aucune n'est insurmontable, l'echec se rencontrera plus durant les phase de plateforme 3D la manipulation de Dawn étant beaucoup trop rigide et les sauts difficiles à doser.

Durant l'aventure vous pourrez ramasser des objets, qui apporterons des précisions sur l'histoire et ses personnages, et des luminaires à collectionner qui vous permettrons également de résoudre certains puzzles. Là encore il n'y a pas beaucoup de difficulté : la plupart se trouve sur votre route et sont indiqués par des paillettes lumineuses. L'ensemble manque un peu trop de challenge, une ouverture un peu plus grande de la ville aurait peut-être corrigé ça : en effet si il est parfois possible de s'écarter du chemin tracé par l'histoire pour aller fouiller une ruelle bordée de néons, l'ensemble est quand même fortement balisé et ne nous permet pas une totale liberté de déplacement, d'ailleurs Didi nous rappelle à l'ordre si on s'éloigne trop d'elle.

Si l'histoire débute de façon assez classique elle est parfaitement mise en scène et parvient à nous surprendre sur la fin, fin qui surviendra beaucoup trop vite au goût de certains : le jeu est en effet très court, je pense l'avoir fini en 2h30 tout au plus.

Très joli durant les phases d'ombre mais pas toujours bien pensé durant ses séquences plateforme, audacieux dans ses choix d'ambiance mais manquant de challenge, Contrast est un jeu en demi-teinte mais qui mérite d'être vécu pour son aspect résolument poétique.

J'ai aimé : Les passages en "ombre" très jolis, l'ambiance à la Bordwalk Empire, la musique de cabaret des années 20.

J'ai moins aimé : Manipulation rigide, trop court.

Contrast est une aventure à part, gratuit pour les abonnés Playstation Plus sur PS4 je ne peux que vous le conseiller (à l'heure ou vous lirez ces lignes se ne sera peut-être plus le cas et je m'en excuse) sur PC en revanche le jeu vous coûtera une vingtaine d'euros et une quinzaine sur Xbox live, c'est un peu cher si vous comptez en heures de jeu, cela dit l'experience vaut tout de même le détour alors quitte à attendre une promo ou a l'essayer chez quelqu'un tentez le coup, l'aventure en vaut la chandelle.