Le général/sénateur Romeo Dallaire est soumis au choc post-traumatique. Ce qu'il a vécu au Rwanda a été si intense qu'il ne s'en est jamais complètement remis et doit composer avec ses démons intérieurs probablement pour le restant de ses jours.
Cette semaine, il y a eu suicides chez les militaires de l'armée canadienne. Trois fois, en Alberta, en Ontario et au Manitoba. Trois fois qui ont fait passer des nuits blanches au Sénateur Dallaire, ces drames le touchant de trop près. Si bien qu'il s'est endormi au volant et a été victime d'un léger accident de voiture. Puis, mercredi, un autre suicide lié à l'armée, au Québec cette fois.
Les conditions dans lesquelles sont plantés ces êtres humains sont si extrêmes qu'il n'est pas anormal de penser qu'on peut revenir habité de sérieux conflits intérieurs. La guerre continue pour ses gens. Et si l'armée est équipée pour se battre, elle l'est beaucoup moins pour cette guerre qui continue à domicile. Où il n'y a qu'un seul combattant et un seul ennemi, habitant le même corps, la même tête.
Dallaire disait qu'un de ses proches amis s'était enlevé la vie, 15 ans après avoir quitté les forces de l'armée canadienne.
Comme quoi la tête peut nous trahir en tout temps.
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En sports, dans la même semaine, au hockey professionnel plus précisément, les anciens batailleurs Scott Parker et Gino Odjick ont aussi fait tristement la manchette. Le premier accusait son ancien entraîneur Bob Hartley de lui avoir mis de la pression et de l'avoir humilié publiquement afin qu'il revienne au jeu plus rapidement alors qu'il était blessé. Je crois tout à fait Parker là-dessus. C'est hyper fréquent dans la LNH, même dans le hockey mineur. Et Hartley est une ordure. On voit bien, simplement dans son regard, que cet homme n'est pas 100% bien calibré. Mentalement, je veux dire. Je ne dis pas que Parker est un génie, loin de là. Mais Hartley est un homme qui a un jour, dans sa carrière d'entraîneur dans le hockey junior au Québec, crié du banc au fils de l'ancien gardien de but du Canadien Michel Larocque, qui venait de mourir, "On va te faire rejoindre ton père!".
...peu importe l'intensité d'un match, faut le faire quand même. Je suis certain qu'Hartley a aussitôt regretté son écart mais ce qui a été dit a quand même été dit. Et la triste série Montréal-Québec, qui a fait beaucoup de mal au hockey au Québec, a aussi montré des facettes de cet homme qu'on aurait préféré ne pas connaître.
Voyez? Je fais la même chose que l'armée...je souhaiterais ne pas connaître...
Faire l'autruche pensez-vous?
Le cas d'Odjick est pire encore. Mentalement lourdement affecté par des commotions cérébrales à répétition au travers des années, il a beaucoup de difficultés à s'exprimer depuis quelques années, à suivre des conversations normales, bref il a de solides épisodes de confusion mentale, dont une apparemment en direct à l'émission L'Antichambre sur les ondes de RDS la semaine dernière. Il a d'ailleurs été hospitalisé dès le lendemain dans un hôpital psychiatrique.
La Ligue Nationale de Hockey est en bonne santé, dit-on.
Si on fait l'autruche, oui.
-Politique
Le baril de raisons afin de vouloir faire autre chose que de se présenter aux prochaines élections semble plein.
Mais entre vous et moi, un Canada gouverné par Justin Trudeau...
...ça ferait un pays en santé?