Lui, il a choisi de partir à la découverte du monde, sa guitare en bandoulière, tentant d’écrire une chanson, sa chanson, alors qu’il ne sait, pour l’instant, que chanter les chansons des autres, rencontrés dans ses voyages autour de la planète.
Elle, elle vit là, dans une maison aux murs faits de bocaux contenant des poudres de couleurs différentes, et parle une langue parfaitement incompréhensible, dont on va entendre parfois un mot connu, le mot « molécule », par exemple.
On va s’y accrocher et laisser passer les jours et les mois, regarder se rapprocher ces deux-là, celui qui cherche à mettre ses mots sur un accord, celle qui cherche des molécules désaccordées. Celle qui dit qu’elle ne sait pas, car, si elle savait, elle ne chercherait plus et sa raison d’être, c’est la recherche. Pour classer, pour comprendre, pour voir le monde à travers les poussières d’étoiles.
Et c’est fait comment, les molécules ? Par l’assemblage d’atomes. Atomes crochus ? Cela n’est pas dit. Affinité élective (selon les mots de Goethe) ou attraction passionnée (comme l’imagina Charles Fourier) ? Alors ça s’appellerait l’amitié ? Ou l’amour, demande Gaston ? Mais non, répond Mademoiselle Chmy, ce n’est pas de l’amour, c’est autre chose, c’est mystérieux.
J'ai vu ce spectacle à la MJC Boby Lapointe de Villebon-sur-Yvette (91)