Une bonne comédie policière burlesque !
Mis en scène par Jean-Paul Salomé, dans Je fais le mort, François Damiens interprète un acteur qui doit faire le mort pour la justice, représentée par Géraldine Nakache.
Le(s) plus
Dès la première scène, le ton du film Je fais le mort s'installe !
François Damiens, dans le rôle d'un acteur qui a un peu la grosse tête, se met en "mode starlette" lors d'un tournage et l'on comprend vite qu'il ne cherche pas à se faire aimer par son entourage, bien au contraire.
Jean Renault (François Damiens), un acteur qui est dans le creux de la vague (on se demande pas pourquoi, quand on voit son comportement), décide d'accepter une offre de poste qui consiste à faire le mort pour des reconstitutions de scènes de crimes pour la justice. A noter que son nom Jean Renault prête à confusion et donne droit à quelques blagues, car on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec l'acteur Jean Reno, il s'en amuse d'ailleurs un peu comme lors de la scène de l'A.N.P.E., tout comme les personnages qu'il croise.
C'est sûr, l'enquête n'est pas inédite, on a l'impression d'avoir eu ce genre d'investigation des centaines de fois, mais il y a des détails dévoilés au fur et à mesure qui permettent d'être une très bonne excuse pour faire des reconstitutions très comiques.
De plus, quand Jean Renault (François Damiens) ose donner son avis sur l'enquête et les reconstitutions, ces passages deviennent très drôles.
Dans le film Je fais le mort, il ne faut pas oublier également les très bons dialogues, comme ceux qui concernent le métier d'acteur ou lorsque l'un des personnages demande à Jean Renault (François Damiens):
"Sinon, en ce moment vous tournez? "
"En rond, un peu."
François Damiens (Jean Renault) hérite d'un rôle qui lui va parfaitement et qui rappelle ses canulars en vidéo.
Un peu tête à claque, son personnage est également très attachant.
Géraldine Nakache (Noémie Desfontaines) de son côté, apporte avec son personnage le "trop" sérieux qu'il fallait avoir en face, pour contrer la surmotivation de Jean Renault et participe amplement à l'échange de réplique, même si le scénario est principalement concentré sur l'humour de François Damiens.
Enfin, on sent une légère inspiration du côté des romans d'Agatha Christie, dans cette comédie policière burlesque où les preuves qui nous paraissent évidentes ne le sont finalement pas tant que ça.
Le(s) moins
Les reconstitutions sont très comiques, mais c'est dommage que l'enquête manque un peu d'énergie par moments et qu'elle soit également assez anecdotique.
A noter que ça manque de régularité, que l'humour n'est pas assez présent et que quelques passages sont un peu mollasson entre les scènes de reconstitutions (qui elles sont par contre très drôles).
Conclusion
En plus d'avoir une atmosphère inspirée des romans d'Agatha Christie, Je fais le mort contient également de très bons dialogues et surtout François Damiens est très drôle dans cette comédie policière burlesque !
Ma note: 7/10
Je fais le mort
Réalisé par: Jean-Paul Salomé.Avec: François Damiens, Géraldine Nakache, Lucien Jean-Baptiste et Anne Le Ny.
Genre: Comédie, Policier.
Nationalité: Français.
Distributeur: Diaphana Distribution.
Durée: 1h45min.
Date de sortie: 11 décembre 2013.
Synopsis : "A 40 ans, Jean, comédien, est dans le creux de la vague... Il court le cachet sans succès. Au pôle Emploi Spectacle, sa conseillère lui propose un job un peu particulier : prendre la place du mort pour permettre à la justice de reconstituer les scènes de crime.
Son obsession du détail bluffe les enquêteurs et va permettre à Jean de revenir sur le devant de la scène dans une affaire délicate à Megève, hors saison, suite à une série de meurtres..."
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Bande annonce
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Les Anecdotes !
Après avoir fait une brève apparition dans Le Caméléon, Jean-Paul Salomé renouvelle l'expérience du caméo en incarnant ici un journaliste TV. Il entraine avec lui son premier assistant réalisateur Thierry Verrier qui joue le serveur du bar de l'hôtel.Si l'idée de Je fais le mort est née d'un article lu dans le journal, le réalisateur Jean-Paul Salomé avoue avoir été également influencé par Twin Peaks de David Lynch.
Jean-Paul Salomé revient sur son envie de former un duo qui détone : "J'avais envie d'un comédien belge, pour le décalage intéressant qu'il offre, et, évidemment, François Damiens faisait partie des candidats : il a cette folie que je recherchais, et aussi un corps étrange dans sa façon d'occuper l'espace. Il n'est pas non plus usé dans ce type de rôle. J'avais envie que sa partenaire soit son opposé, physiquement : Géraldine Nakache a la peau mate, les cheveux bruns, lui est plutôt blond. Ils ont un côté Titi et Grosminet que j'aime bien !"
L'humour pratiqué ici est proche du Slapstick, que l'on pourrait traduire par "comique de gestes", véritable fer de lance des comédies américaines muettes des années 20, reposant sur des gags visuels ou physiques généralement exagérés. Jean-Paul Salomé s'est inspiré des films de Blake Edwards, créateur du célèbre inspecteur Clouseau qui se démène dans les aventures de la panthère rose.
L'intrigue de Je fais le mort repose sur la reconstitution d'un meurtre orchestrée par la juge d'instruction Noémie Desfontaines (Géraldine Nakache), semblable aux conditions d'un tournage selon Jean-Paul Salomé qui considère cette enquête comme un film dans un film : "C'est très proche : une situation à recréer, un comédien, la juge chargée de la mise en scène, les gendarmes qui font la régie, le greffier, c'est la script, le photographe scientifique, le chef-op ! La similitude m'amusait."
Jean Renault (François Damiens) est un acteur dont la carrière est en permanence freinée par son côté perfectionniste, jusqu'au jour où son plus gros défaut va permettre d'aider la juge d'instruction Noémie Desfontaines (Géraldine Nakache) à résoudre une enquête. Pour ce faire, il incarne un par un tous les protagonistes impliqués dans l'affaire. Cette multitude de rôles est un clin d'œil à Alec Guinness dans Noblesse oblige, un polar dans lequel le comédien incarne huit personnages.
Réaliser un polar en province est un parti pris déjà exploré par de nombreux cinéastes. Une fois la dimension comique écartée, Je fais le mort se rapproche, d'après son metteur en scène, des films policiers de Claude Chabrol, un maître du genre, comme Au cœur du mensonge sorti en 1999.
Si Géraldine Nakache a accepté de jouer dans Je fais le mort pour le scénario, le concept et son binôme François Damiens, c'est également pour ses parents, adorateurs de polars.
Géraldine Nakache se trouvait trop jeune pour interpréter une juge d'instruction : "Certes, j'ai 33 ans mais avec mon physique de lycéenne je doute qu'on croie au personnage. Oui, c'est une comédie mais si dès le départ on ne croit pas au rôle alors c'est perdu !". Pour atténuer ses craintes, Jean-Paul Salomé a organisé une rencontre avec une juge d'instruction d'à peine deux ans de plus que la comédienne : "Je l'ai regardé bouger, j'ai observé comment elle était habillée et me suis aperçue que c'était juste une jeune fille de mon âge, qui avait fait quelques années d'études de plus que moi."
Qu'il s'agisse de Géraldine Nakache, Anne Le Ny, Lucien Jean-Baptiste ou encore François Damiens avec ses caméras cachées, les quatre acteurs principaux du film sont également des réalisateurs.
Je fais le mort marque la quatrième collaboration entre Jean-Paul Salomé et le compositeur Bruno Coulais. le cinéaste retrouve également Anne Le Ny (Madame Jacky) qui incarnait la mère de Frédéric dans Le Caméléon ainsi qu'Antoine Salomé (l'assistant sitcom), le Groom dans Les Femmes de l'ombre.