Titre original : Aftershock
Note:
Origine : États-Unis/Chili
Réalisateur : Nicolas Lopez
Distribution : Eli Roth, Andrea Osvart, Ariel Levy, Natasha Yarovenko, Lorenza Izzo, Ignacia Allamand, Ramon Llao, Selena Gomez…
Genre : Catastrophe/Thriller
Date de sortie : 27 novembre 2013 (DTV)
Le Pitch :
Un groupe de touristes américains débarque au Chili avec la ferme intention d’en profiter à fond. Alors qu’ils font la fête dans une boite de nuit, un puissant séisme ravage la ville. Un séisme qui cause de nombreux dégâts et fait autant de victimes. Lorsque les détenus de la prison locale, en partie détruite par le tremblement de terre, prennent le contrôle, le chaos est total…
La Critique :
Alors que l’on attend avec une certaine impatience, The Green Inferno, le prochain film réalisé par Eli Roth, ce dernier s’amuse chez les copains. On le retrouve alors en plein chaos dans Aftershock, un petit film signé Nicolas Lopez, un cinéaste chilien proche de Roth.
Autant le dire tout de suite : rien d’exceptionnel ici, mais rien de véritablement honteux non plus.
Le principal problème réside dans l’introduction. Peut-être désireux de créer un décalage entre l’allégresse des vacances et l’horreur du tremblement de terre, le film prend son temps pour installer ses personnages. Dommage alors que ces derniers ne répondent qu’à de gros clichés et soient au final aussi transparents. On ne s’identifie pas à eux, ni à leurs préoccupations, tout bonnement car on a déjà vu la même chose -en mieux- ailleurs, à de nombreuses reprises.
Mine de rien, il faut quand même attendre une bonne demi-heure avant que la terre ne tremble. Soit un tiers de la durée totale ! On voit dans un premier temps les touristes arpenter des rues colorées, se bourrer la gueule en boite et tenter de conclure avec des nanas aux formes avantageuses. C’est d’ailleurs là que Selena Gomez intervient. Elle met un râteau à Eli Roth et s’en va. Étrange…
L’introduction met donc d’emblée du plomb dans l’aile à un long-métrage construit sur des promesses de gore et de violence décomplexée. On n’en voudra à personne de décrocher avant…
Quand vient l’heure du séisme, les choses rentrent dans le rang et collent avec le cahier des charges.
C’est aussi là que les limites imposées par un budget riquiqui sont les plus clairement visibles. C’est bien beau de vouloir montrer une ville en train de s’écrouler, mais encore faut-il en avoir les moyens.
Pour pallier à cet état de fait, Nicolas Lopez, le réalisateur, privilégie les espaces confinés et les ambiances sombres. L’illusion n’est pas terrible mais fait l’affaire, à partir du moment où on se rend bien compte que l’on est pas en train de mater un blockbuster hollywoodien à 150 millions de dollars.
Pour ce qui est de la violence annoncée, le film s’arrange pour livrer à intervalles réguliers, des scènes vaguement gores. Rarement burnées, ces dernières rythment la progression assez ennuyeuse de nos héros dans une citée ravagée. C’est là qu’interviennent les prisonniers. L’idée est plutôt séduisante : non content de plonger ses personnages dans l’horreur d’une catastrophe naturelle, le film joue sur deux tableaux et invite à la fête une troupe de taulards tatoués complètement ravagés du bulbe. Des types qui font office de méchants et qui permettent à Aftershock de se transformer en ersatz de film d’horreur et de se rapprocher par son concept dépaysant (des américains largués dans un pays loin de chez eux se frottent à des autochtones belliqueux) des deux Hostel d’Eli Roth.
Relativisons ! Aftershock se laisse regarder. Ayant eu la bonne idée de remiser au placard ses apparats de beau gosse sur le retour à la langue bien pendue, Eli Roth domine un casting également éclairé par une sorte de version Leader Price de Zack Galifianakis et d’un trio de donzelles bien roulées. Dans la grande tradition d’un cinéma de genre qui ne force pas trop et qui se repose sur des clichés ancestraux, Aftershock est à conseiller aux inconditionnels. Si vous avez tout vu ou presque, ça peut faire l’affaire. On rigole même de bon cœur parce que parfois, le film sait aussi être très con. À la fin notamment, grâce à un dernier plan bien borderline comme on les aime…
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Wild Side