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La disparition de Nelson Mandela me rappelle, outre la venue du "Nelson Mandela Metropolitan Choir" (voir article précédent), qu'en 2001 nous avions accueilli le projet M'bizo du World Saxophone Quartet emmené par David Murray (13 musiciens).
Outre le leader saxophoniste ténor, il y avait ses compagnons du WSQ : Hamiett Bluiett au baryton, Oliver Lake à l'alto, Bruce Williams au soprano mais également Jaribu Shahid à la basse et Klod Kiavue aux percussions et sept musiciens d'Afrique du Sud pour la plupart de Soweto. Murray avait rencontré un groupe isolé de musiciens sud-africains à Londres en 78 en plein apartheid.
Au travers d'eux, je voudrais saluer les musiciens exilés, notamment en Grande-Bretagne, dans ces années d'apartheid. Nous avons eu le plaisir d'écouter le célèbre batteur Louis Moholo, le pianiste Mervyn Africa, la merveilleuse chanteuse Pinise Saul et le guitariste Lucky Ranku, qui un temps a habité avec Thabo Mbeki qui allait devenir président de l'Afrique du Sud de 1999 à 2008.
Bien sûr, je n'oublie pas les chanteurs Sam Tshabalala, Joe Legwabe et Sello Makhene membres du projet.
Ce projet voulait rendre hommage à un autre grand musicien sud-africain, une légende : Johnny "M'bizo" Dyani disparu en 86.
Thierry Quenum de Jazz Magazine / Jazzman parle de ce projet comme "une musique de partage traversée par la tension de l'espoir. L'échange, la motivation des musiciens sud-africains ont donné naissance à une musique intense, sereine, forte où chants africains, hymnes religieux, cris des saxophones, proclament la danse des sons et des corps".
Robert Peyrillou
photos: Louis Moholo et Pinise Saul avec Lucky Ranku