Les journées se font de plus en plus courtes. Le temps des vacances au bord de l’eau semble bien loin désormais. Ah… les vacances… Trois semaines au chaud, paisibles, sans contrainte. Même deux semaines au pire, je suis preneur. Quand on a la chance de déconnecter ainsi durant plusieurs jours, si possible loin de chez soi, à l’abri des sollicitations de toutes sortes, on expérimente des phénomènes intérieurs très particuliers. Cela peut même se produire sur des durées inférieures, mais pour cela il faut complètement tourner la prise, en partant très loin, ou en se coupant du reste du monde d’une manière ou d’une autre.
La première semaine de vacances n’est jamais vraiment reposante. Les soucis du boulot sont encore bien présents. On n’a pas pu boucler certains dossiers urgents, ou on l’a fait, mais avec la conscience d’un travail bâclé. Il faut préparer les valises, penser aux billets d’avion, aux passeports et surtout se taper des heures interminables d’attente et de voyage. Sans compter les mômes à gérer pour ceux qui ont le bonheur de vivre cette expérience supplémentaire particulière. Bref, c’est l’enfer.
Mais quand tout cela est derrière et qu’on pose ses fesses sur une chaise longue, un cocktail à la main, la mer cristalline devant soi, on oublie tout. Le job semble déjà bien loin, et la reprise ce n’est pas pour tout de suite. Donc on y pense plus. Les sollicitations de toutes sortes et contraintes quotidiennes diverses ont disparu. On est coupés de tout. Pas de visite surprise à la maison, pas d’invitation de dernière minute, pas de service à rendre, pas de travail urgent à terminer. On ne pense qu’à soi. Les vacances sont un peu égoïstes quand on y pense, ou peut-être n’est-ce qu’un juste rééquilibrage des choses après tant de semaines à suer pour les autres. Une manière de se retrouver.
C’est dans ces moments là que notre conscient et notre inconscient sont le plus en harmonie. Nous nous retrouvons face à nos vraies valeurs, notre essence même, ce qui fait ce que nous sommes. Nous agissons en fonction de nos aspirations, pas celles des autres. C’est un peu comme si on s’était donné rendez-vous avec soi-même, l’occasion de faire le point. N’avez-vous jamais pris des décisions importantes concernant votre vie durant ces moments privilégiés ?
Mes choix majeurs à propos de ma vie familiale et professionnelle ont toujours été fait pendant ces instants. Impossible en effet de prendre les bonnes décisions lorsque l’on est pressé comme un citron de toutes parts. C’est aussi durant ce laps de temps béni des dieux que j’ai décidé d’investir en bourse pour devenir rentier. Et à chaque fois que j’ai la chance de revivre de pareils moments, je me recentre sur cet objectif. En fin de compte, être rentier, c’est vivre en permanence cette osmose du corps et de l’esprit.