Caractéristiques :
Genre : Science-fiction
Grand format : 557 pages / 23,00 €
Résumé :
Des siècles après une guerre nucléaire dévastatrice, ce qui reste de l’humanité est contraint de vivre sous terre, terré dans un immense Silo de 144 étages de profondeur. Pour survivre et maintenir des conditions de vie décentes, la loi qui régit le Silo contrôle jusqu'à l’existence même : Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s’inscrire à une loterie dont le nombre de gagnants dépend du nombre de morts, afin d’éviter toute surpopulation. Et surtout, règle primordiale, il est strictement interdit d’évoquer ne serait-ce que l’envie de sortir du Silo. Toute personne transgressant ces lois sera « lâché » à l’extérieur du Silo, dans l’univers désormais toxique et hostile de la Terre avec pour mission de nettoyer les caméras du Silo, seul contact de ses habitants avec l’extérieur. Ces caméras et les écrans géants ou les images sont transmises sont aussi le moyen qu’ont les dirigeants pour rappeler aux habitants que le monde extérieur est leur ennemi. Suite au désir soudain de sortir qui à conduit à la mort de son épouse, le shérif Holston commence à se demander si cette vie est bien la seule possible et surtout si le monde a toujours été ainsi, comme l’affirment les dirigeants du Silo.
Avis par Mathilde :
Au premier abord, on peut s’étonner qu’Actes Sud publie de la science-fiction. Et ouvre une collection spécialement pour ce titre. Cela n’est pas sans rappeler l’ouverture de la collection Actes Noirs pour la trilogie Millenium. Alors, intrigué, on ouvre le livre. Et on comprend. En tout premier lieu, il faut dire que c’est un roman très très (oui deux « très », c’est dire) bien construit. La succession des personnages est superbement orchestrée faite de manière tellement subtile qu’on ne comprend ce qui nous arrive une fois le changement opéré ! Le roman à été à la base auto publié aux états unis sur internet sous forme de feuilletons, tous réunis dans ce livre. Cela se sent complètement à la lecture mais au lieu de fragmenter le récit, cela lui donne un rythme haletant, ponctué par les cliffhangers. Quand j’ai commencé ma lecture, j’ai tout de suite été happée par le récit et l’histoire du shérif, puis par l’enchainement des évènements. L’auteur arrive à enchainer des moments haletants ou le suspense est omniprésent avec des moments plus calmes ou il prend le temps de poser la politique interne du Silo ainsi que le fonctionnement de celui-ci. Finalement c’est un roman beaucoup plus complexe en dense qu’il n’y parait. Le fonctionnement du Silo est simple au premier abord : Un maire, un shérif, des adjoints répartis dans les étages, des fermes, les Machines…tout ce qu’il faut pour qu’il soit autosuffisant. Mais au fur et à mesure du récit, il s’avère beaucoup plus complexe. Surtout ce mystérieux étage informatique qui œuvre dans l’ombre… Les personnages principaux sonnent justes et sont très attachants. Le personnage de Juliette tout particulièrement ainsi que celui de l’adjoint du shérif qui savent rester intègrent sans sombrer dans le piège facile de la niaiserie. Au fur et à mesure qu’il pose le décor, Hugh Howey distille des éléments donnant encore plus de profondeur au récit. D’une dystopie, des éléments de roman noir, puis de thriller s’ajoutent, avec toujours le post-apocalyptique en toile de fond. Une très grosse réussite, donc, qui justifie à l’image de Millenium il y a quelques années l’ouverture d’une collection sur-mesure pour accueillir cet ovni !