Si je pose la question c'est que la visibilité de ce restaurant n'est pas encore très assurée en bas des Champs Elysées. La terrasse est vaste, juste à coté d'une célèbre marque de vêtements très prisée par la jeunesse ... à quelques pas du Rond-point.
Avec un nom pareil, Napoleone, on pense entrer chez un italien. Mais c'est oublier que la célébrité était bien française. Et c'est de fait à une cuisine ultra française qu'on nous convie.
La promesse est affichée sur le store en deux mots : bistro chic.Le chic est cohérent avec le quartier et avec le cadre de l’ancien hôtel particulier de la Marquise de la Païva, de style Second Empire, dont le restaurant s'est emparé. L'espace est vaste, ce qui est une forme de luxe. Le client a le choix entre trois espaces : la terrasse qui bien entendu est chauffée, une première salle et une seconde, en contrebas, de part et d'autre d'un bar très élégant.
L’ensemble a conservé les codes du style Napoléon III intelligemment allégé. Quelques tableaux et gravures sont inspirées des deux Empires et rappellent l’épopée napoléonienne. Les luminaires en pâte de verre rappellent l’Art Nouveau. Quelques dorures feraient croire que les salles ont toujours existé dans cette configuration.
Selon le moment de la journée et le type de repas on se posera donc en terrasse ou dans l'une ou l'autre salle. Ce soir ce fut sur la mezzanine, autour d'une table ronde. Ce qui est très agréable c'est de pouvoir converser sans craindre d'indiscrètes oreilles. La clientèle d'affaires appréciera.
Juste en face, de l'autre coté de l'allée centrale, une banquette pourrait accueillir une bande de copains sans que cela provoque le moindre dérangement. Et l'escalier central s'ouvre sur un bar à cocktails plutôt cosy et quelques tables dans une ambiance plus intimiste.Pour ce qui est du bistro, on est dans une tonalité quasi basque, impulsée depuis le 7 novembre dernier par le célèbre chef de cuisine Christian Etchebest. Originaire du Sud Ouest ce passionné a imaginé pour cet établissement une cuisine traditionnelle revisitée dans l’air du temps. Son objectif est clairement de permettre à la clientèle de pouvoir accéder à une cuisine bien exécutée dans l’esprit de la bistronomie. Il veut surtout que les clients se sentent à l’aise pour commander en toute simplicité une salade, un œuf mayonnaise, une côte de veau... Il a fait en sorte qu’ils puissent se régaler à tous les prix avec des produits frais mis en avant et accompagnés de vins bien sélectionnés pour toutes les occasions de dégustation.Il a donc inscrit à la carte du Napoleone des plats classiques de la cuisine de brasserie comme une assiette de jambon, mais alors de l'Ibaïona affiné 24 mois, avec un pain à la tomate, sélectionné dans la célèbre charcuterie de son ami Eric Ospital, une épaule d'agneau confite ou une noix d'entrecôte, mais alors de Salers, rôtie de chez Jean Christophe Prosper et servie avec des pommes frites maison, et une sauce béarnaise ....
Un menu suggestion est proposé chaque jour à un prix très raisonnable. Par exemple ces poireaux vinaigrette lanières de saumon fumé en entrée à 10 euros.
Ce soir j'ai eu envie de croquer les oreilles de cochon grillées sur leur lit de salade.
Mon voisin a préféré quelques escargots petits gris au persil et crème d’ail.
Nous avons gouté le caviar d'aubergine, gambas, légumes frits, alors que les autres convives n'ont pas résisté aux désormais légendaires couteaux à la plancha, sauce vierge (dont Christian Etchebest a fait sa spécialité ... rappelez-vous la semaine dernière lorsque la bière s'invitait à table ...)Ils sont arrivés dans un subtil échafaudage très odorant.
Les plats sont exécutés avec talent et rigueur par David Gutman. Ce jeune chef trentenaire est passé par le Pavillon Dauphine, le Pavillon Elysée-Lenôtre, le Sofitel Café le Faubourg, le Plazza Athénée, Laurent, le Café de la Paix, le Crillon avec Jean François Piège ou encore le Fouquet’s avant de prendre la direction des cuisines du restaurant de l’Hôtel Metropolitan puis de la Brasserie Le Bœuf sur le Toit. Son esprit rejoint celui de Christian Etchebest : travailler les basiques et essayer de rester simple pour obtenir le meilleur ! Il travaille pour cela beaucoup en basse température dans une cuisine légèrement en contrebas du bar, mais qui ne se cache pas.Comme plat nous avons choisi l'échine de porc dont la cuisson parfaite doit être saluée et une côte de veau dorée au sautoir, jus au thym, gratin de macaroni ... absolument délicieuse.A ce stade, les desserts étaient de la pure gourmandise : une tarte au chocolat, un millefeuille aérien et un Paris-Brest moelleux et fondant. Ce sont encore des classiques, mais bien exécutés qui plairont aussi à l'heure du thé pour se reposer en terrasse après une séance de shopping.
Si la première salle est très agréable, il faut oser descendre l'escalier majestueux. Cela devient un autre lieu qui peut-être s'accorderait avec une carte un peu spéciale, ou un service différent et qui est idéalement privatisable.Le côté bar à cocktails est déjà marqué par la personnalité de Thierry Clément, le directeur du lieu, qui a accepté de relever un challenge en ouvrant ce nouvel établissement, après le Ritz Club, le Cercle Ledoyen, la Closerie des Lilas, la Villa Corse Poincaré, ou encore Chez Michou. Il a fait appel à deux jeunes barmaids Tatiana et Kathleen, et un chef barman pour officier avec originalité derrière le superbe comptoir.
La programmation musicale est en cours de mise en place. Le Napoleone vient d'ouvrir et cherchera ses marques encore quelques semaines mais c'est déjà un lieu chaleureux marqué par le désir de bien faire.
L’équipe du Napoleone est opérationnelle pour le petit déjeuner entre 8h et 11h. La restauration est assurée en service continu de midi à 23h30 pour la dernière commande. Du serveur au grand patron chacun est prêt à se "décarcasser" pour le bien-être de la clientèle. Cela se sent et c'est très agréable. Les plats sont excellents. Que demander de plus ?
Napoleone-Bistro Chic
25 avenue des Champs Elysées, 75008 Paris
Tel : +33 6 09 85 68 78
Service voiturier
Formule déjeuner de 12h à 15h entrée + plat ou plat + dessert 29 euros.
Les photos qui ne sont pas logotypées A bride abattue sont de Philippe Schaff