La Marche - 2

Par Plumesolidaire

 Lire : La Marche - 1

Les Marcheurs, chronique des années Beurs

Propos littéraux des divers acteurs extraits de la conclusion

- "On ne va pas rester pendant 30 ans accrochés sur le fait que SOS Racisme a fait une OPA pour nous enterrer.

Et, nous, notre propre responsabilité ? Et nous, nos errements ? Et nous nos divisions ? Et nous, notre incapacité à nous rencontrer ?"

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- "La gauche a eu la chance d’avoir à faire à des acteurs comme nous. Qui étions  républicains, qui respections la démocratie, qui usions de moyens pacifiques pour agir et prendre la parole. Qui considérions tellement important la Constitution française que nous la défendions par nos actions.

Elle aurait du saisir la main qu’on lui a tendue, et elle l’a coupée.

C’est sûr que la droite n’a pas fait mieux. La droite c’est le mépris, mais la gauche c’est l’humiliation."

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"La société française de l’époque, a eu besoin de penser qu’elle était universelle et qu’elle atteignait ses objectifs. Regardez comme nous sommes exemplaires dans l’idée d’universalité ; beurs, blacks, blancs.  Together ! (geste : mon l’œil) : "

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"On avance dans le sens où la société est de plus en plus pluriethnique, pluriculturelle, pluri religieuse. Il y a un nombre incalculable d’hommes et de femmes issus des immigrations postcoloniales qui ont des postes à responsabilité, qui sont ingénieurs, qui sont avocats, qui sont à leur place.

10% de l’armée française est composée de gens magrébins aujourd’hui. Cela montre que la société française intègre beaucoup plus qu’elle ne le croit."

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"36 000 maires de communes. En 2013, seulement 5 portent des noms à consonance magrébine ; qui pourraient indiquer que leur origine ethnique est magrébine."

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"Si vous observez les quartiers populaires il y a 30 ans et aujourd’hui, c’est terrible. Il y a 30 ans on avait encore des copains intra-européens : portugais, espagnols, italiens…

Aujourd’hui, vous allez dans les quartiers populaires, vous avez 90% qui sont tous noirs et arabes.

C’est un échec total."

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"A l’époque de la Marche des beurs, on parlait de la République et des valeurs républicaines. Il suffisait que cela s’institue dans la réalité. Je n’aurais jamais imaginé que l’islam reviendrait colmater les failles de tout ce qui s’est passé ces 30 dernières années finalement.

Si aujourd’hui il y a un vrai retour de l’islam dans les quartiers auprès des jeunes et des moins jeunes, il y a bien une raison. C’est : on n’est pas chez nous, et bien on va se le faire le chez nous !"

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"Le problème c’est que cette attitude d’instrumentalisation (ndlr : par SOS racisme) et d’avoir mis des obstacles par rapport à des acteurs déterminants, qui auraient pu déterminer les dérives sur l’intégrisme, sur la délinquance organisée, les réseaux mafieux dans les quartiers.

On voulait empêcher cela, on a dénoncé ça à temps. On aurait pu éviter que ça s’enkyste, que ça se ghettoïse. Ils ne nous ont pas entendus. Du coup leur responsabilité est importante. C’est vrai que lorsque l’on reparle de cette histoire, il n’y a jamais personne qui est responsable. Mais moi je pense qu’ils ont hypothéqué 3 ou 4 générations."

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"De toute façon, qu’elle que soit la pensée que vous avez, même si vous voulez cliver pour des raisons électoralistes, des raisons de pouvoir, de toute façon quoi qu’il arrive, on est condamnés à vivre ensemble. Soit on doit vivre ensemble, et on est condamnés à vivre dans ce sens là, soit on doit s’affronter. Chose dont (à laquelle) je n’ai pas envie d’y penser…"