Création. Les FabLabs bretons tissent leur toile

Publié le 06 décembre 2013 par Seb322 @nordbretagne

Le FabLab brestois Tyfab est ouvert tous les jeudis soirs © TyFab Bidouiller, créer soi-même, démonter, remonter, bricoler, apprendre...Voilà tout ce qu'il est possible de faire dans les FabLabs. Derrière ce mot un peu étrange se cache en réalité un concept très simple, venu tout droit des Etats-Unis : un endroit ouvert au public, qui permet à chacun, grâce à des machines-outils, imprimantes 3D, ordinateurs de concevoir et réaliser des objets.
Plongée au coeur des FabLabs bretons, alors que les résultats de l'appel à projet lancé par Fleur Pellerin, ministre déléguée à l'Economie numérique, pour développer ces espaces de création, doivent être prochainement annoncés.


Brest, Lannion, Vannes, mais aussi Rennes et Saint-Brieuc. Les FabLabs (ou « laboratoires de fabrication » ) essaiment en Bretagne. Depuis quelques mois, des projets naissent, et commencent à faire parler d'eux. Des particuliers, mais aussi des associations, se lancent dans l'aventure. C'est le cas par exemple pour le FabLab de Vannes, porté par l'association Makerspace 56. « L'idée a pris forme suite à la rencontre entre Christophe Augier (président de MakerSpace56) et la technopole de Vannes (VIPE). Christophe cherchait un lieu pour pouvoir partager et échanger sur l'impression 3d, Arduino et le mouvement maker. VIPE nous l'a fourni, et au vu du succès des premières réunions "ouvertes", l'idée de développer un FabLab a germé», explique Nicolas Lebastard, secrétaire de Makerspace 56. Du côté de Brest, une première réunion a eu lieu en 2011, pour aboutir à la création de TyFab, un FabLab associatif de Brest, projet porté aujourd'hui par la Maison du Libre. A Lannion, le projet a été impulsé par Yann Lossouarn, adepte du DIY (« Do It Yourself », ou l'art de faire soi-même, ndlr). « J'ai lancé l'idée de création d'un Lab Fab sur twitter, et nous nous sommes retrouvés à quelques uns pour en discuter. Il y a eu après un effet boule de neige... », souligne celui qui est aujourd'hui président de FabLab Lannion, qui existe depuis un an.   Des "FabLabers" de 15...à 60 ans   Les Fab Labs bretons fédèrent aujourd'hui un public très varié. « Nos réunions hebdomadaires rassemblent des profils très différents  : ingénieurs, professeurs, électricien, passionnés d'informatique, retraités, étudiants, designers....de 15 à plus de 60 ans ! », raconte Nicolas Lebastard, de Makerspace 56. « Parmi les personnes qui viennent nous voir, il y a essentiellement des particuliers », commente David Bozec, l'un des initiateurs de TyFab à Brest, et par ailleurs trésorier de la Maison du Libre. « Mais nous commençons aussi à intéresser des entrepreneurs, qui viennent par exemple faire du prototypage, ou découvrir des nouvelles technologies », poursuit-il. Car l'objectif des FabLab, c'est avant tout de fabriquer soi-même des objets, et d'apprendre à le faire. « Nous avons en quelque sorte deux types d'activités », détaille Yann Lossouarn. « Les personnes peuvent venir nous voir avec un projet très précis, comme par exemple vouloir créer une variante d'une pièce en plastique pour un vélo. Ou alors, certains viennent avec des projets plus élaborées, mais sans les compétences pour les mener à bien. Un apiculteur amateur par exemple est venu nous voir, car il souhaitait pouvoir concevoir une aide à distance pour la surveillance d'essaimage de ses ruches. Une petite équipe s'est alors formée, pour les parties mécaniques, électroniques et informatiques, car il avait l'idée, et le FabLab les compétences », précise-t-il. Du côté de Brest, un drône destiné aux prises de vues photographiques est en fabrication par exemple.    
Au FabLab Lannion © FL Des partenariats avec des associations locales
  Ouverture, mais aussi pédagogie, collaboration et innovation sont les maitre-mots des FabLabs. Des travaux en commun avec d'autres associations locales ont ainsi été mis en place. « Nous montons un projet avec l'association des Petits Débrouillards et le FabLab de Télécom Bretagne, dans le cadre de l'appel à projet lancé par le gouvernement sur les FabLabs. Baptisé « Les Fabriques du Ponant », il sera notamment dédié à la médiation scientifique », développe David Bozec. A Lannion, le FabLab est basé au cœur du Lycée Felix Le Dantec, ce qui permet « l'hébergement du FabLab, et l'accès à un certain nombre de machines », se réjouit Yann Lossouarn. « Nous essayons aussi d'aller vers le jeune public », poursuit-il. « Avec l'organisation de stages ou d'ateliers, avec les Petits Débrouillards ».   Idem à Vannes, ou des rapprochements avec des lycées et universités ont été opérés. Quid de rapprochements entre FabLabs ? Un hashtag « #bzhlab » permet déjà aux afficionados de se retrouver et de communiquer facilement sur Twitter. « Les FabLabs communiquent et s'organisent en un réseau des FabLabs bretons », confirme Nicolas Lebastard, de Makerspace 56. L'engouement autour de ces lieux de création et d'innovation semble bien réel dans la région. « La Bretagne n'est pas en retard dans le domaine, nous sommes l'une des régions les mieux placées », affirme David Bozec, de Ty Fab. « Nous avons des visites toutes les semaines ! », se réjouit Nicolas Lebastard. « Il y a une vraie dynamique », commente Yann Loussouarn, du FabLab lannionais, « mais il y a aussi d'autres régions où les FabLabs sont moins nombreux, mais pour certains mieux équipés, et ce depuis plus longtemps ».   Nombreux sont les FabLabs bretons qui attendent désormais les résultats de l'appel à projets lancé par la ministre délégué à l'économie numérique pour pouvoir parfaire leurs équipements et développer leurs activités.


Qu'est ce qu'un HackerSpace ? Les HackerSpaces sont des espaces de type "laboratoires communautaires" regroupant des personnes avec des intérêts communs, tournants souvent autour de l'informatique, du logiciel libre, du DIY (Do It Yourself), de la création artistique, des médias alternatifs...En Bretagne, on en trouve à Rennes, Saint-Brieuc et Quimper. Plus d'infos http://fr.wikipedia.org/wiki/Hacklab

Le libre, l'open source... Les logiciels dits "libres" sont des logiciels dont l'utilisation, la diffusion, ma modification sont permises légalement. Le "code source" est ouvert ("Open source"), ce qui fait que chacun peut apporter des modifications à sa guide, selon une licence peu restrictive.
Un article réalisé par Marie-Emmanuelle Grignon pour notre partenaire Bretagne Durable, www.bretagne-durable.info