Sa disparition prive le monde d’un des derniers grands leaders charismatiques et visionnaires. Certains se souviendront avant tout de l’homme qui a évité une guerre civile à son pays, en tendant la main aux anciens oppresseurs blancs, lesquels l’avaient pourtant maintenu en prison pendant vingt-sept ans, de 1963 à 1990. D’autres rappelleront qu’il est devenu, le 27 avril 1994, le premier président noir d’un pays qui fut longtemps le plus raciste du monde et que son «long combat pour la liberté» (titre de son autobiographie parue en 1995) prouve que la résistance est toujours payante.
C’est son institutrice à l’école primaire qui décidera de l’appeler Nelson à une époque où, bien avant l’apartheid, l’Afrique du Sud était déjà dominée par la ségrégation raciale et le mépris de la culture africaine. C’est le refus de cette aliénation et de la fatalité d’une société hiérarchisée selon les races qui constitueront le moteur de sa révolte.
L'apartheid :
L'Afrique du sud a été régie par un régime fondé sur la ségrégation raciale pendant près de 50 ans. Elle ne fut abolie qu'au prix d'un âpre combat.
Pour Johnny Clegg , "le zoulou blanc" : "Il a été un symbole très important. Je suis de cette génération qui a grandi sans savoir à quoi il ressemblait. En 1986, j'avais écrit pour Mandela une chanson, "Asimbonanga", qui signifie en zoulou "nous ne l'avons pas vu". A l'époque, nous savions qu'il était emprisonné sur Robben Island, mais comme nous n'étions pas autorisés à avoir un portrait de lui, c'était pour nous un symbole sans visage, une étoile qui brillait dans notre ciel.
Source: Libération - Le Monde et Le Nouvel Observateur