#AFP, la vitrine de l'agence
Aujourd’hui, grâce à cette présence sur le réseau du célèbre oiseau bleu, le grossiste français de l’information a pu asseoir sa légitimité. Les journalistes de l’AFP sont dorénavant connus et reconnus. D’après Twitter, le compte de l’agence est l’un des 100 les plus influents dans le monde.
Diffuser et trouver l'info
A l’heure actuelle, l’AFP se sert aussi du réseau pour sa veille d’information. Des TweetDecks (logiciel qui permet de consulter et gérer des comptes Twitter) ont été installés sur tous les postes de travail de l’AFP. Dans un même temps, les journalistes de toutes générations sont formés aux nouveaux outils de l’information. "Twitter est une source d’information comme une autre. Nous avons des comptes aux noms des agences dans le monde mais aussi de reporters qui représentent l’entreprise." précise Grégoire Lemarchand.
350 000 personnes ou médias sont actuellement abonnés aux comptes principaux en français et en anglais de l’agence. D’autres comptes en espagnol, allemand, arabe, polonais sont disponibles et le portugais devrait bientôt faire son apparition. Pour l'AFP, 2013 et 2014 sont clairement des années d’innovation sur Twitter.
Il y a quelques mois a été lancé le compte du service photo de l’agence (@AFPphoto) qui sélectionne des clichés et les fait découvrir aux twittos. "A l’heure où les médias ne sont pas toujours en forme, il faut s’ouvrir à d’autres marchés." explique Grégoire Lemarchand.
Les limites du réseau social
L’agence doit aussi assurer l’image d’excellence à laquelle elle tient. Interaction avec les internautes, collecte de témoignages, contact des sources, elle se définit comme un relai d’information. "L’AFP doit faire le tri parmi le "bruit" ("Twitter noise" en anglais) et vérifier les sources de tweets. Le problème de Twitter est le suivant : c’est une coquille vide. Le rôle de l’agence est ainsi d’assurer la véracité des faits, c’est indispensable." assure Marlowe Hood, lui aussi journaliste pour l'agence.
Aucune erreur n’est envisageable sur le web pour l’Agence France Presse. "Aucun retour en arrière n’est possible" conclut Grégoire Lemarchand.
La logique de l'AFP sur Twitter est-elle commerciale ?
Grégoire Lemarchand : "Non et oui. #afp est la vitrine de l'AFP donc ce n'est pas uniquement une logique commerciale. Oui, de manière indirecte et directe. Le constat est le suivant : dans le monde des médias, pour vivre il faut être connu. L'agence a toujours été dans l'ombre. Ce réseau social lui offre donc une légitimité."
Le journalisme est-il devenu un produit (de consommation) ?
Marlowe Hood : "Le terme produit est une dévalorisation. Mais il faut être réaliste : on vit sur ce que l'on vend. Et à l'heure actuelle, il n'y a pas de conflit entre le travail du journaliste et l'activité de l'AFP sur Twitter."
L'AFP est-elle trop dépendant de Twitter ?
Marlowe Hood : "Twitter a eu beau perdre des millions en bourse au troisième trimestre cette année, ça ne remet pas en cause les fondements de l'AFP. Le réseau impacte le quotidien des journalistes, rien de plus. Aujourd'hui nous sommes sur Twitter, demain sur un autre réseau social. L'oiseau bleu est à la marge du travail de l'AFP."
L'AFP est-elle dépassée par Twitter ? Certaines rédactions se questionneraient sur l'intérêt actuel de s'abonner au fil AFP.
Grégoire Lemarchand : "Certains confrères peuvent se poser des questions mais jusqu'à présent notre existence n'a jamais remise en cause. Il est difficile de se passer d'une agence de presse. ELle assure les sources de chaque information, à la différence de Twitter. Grâce aux bureaux et aux réseaux, on relaie, confirme ou infirme des faits. Actuellement en France, 99% des tweets sont justifiés par l'AFP."