Ah, qu’il est bon de replonger dans l’univers fascinant de Joe Hill, scénariste virtuose de cette saga et fils de Stephen King. Si le plaisir de retrouver les déboires de cette sympathique petite famille venue prendre un nouveau départ à Lovecraft, dans le Massachusetts, est chaque fois immense, cet avant-dernier tome rapproche cependant le lecteur de la fin de cette incontournable série.
En transformant le benjamin de la famille en nouvel hôte de l’entité maléfique, Joe Hill fait planer une menace encore plus grande sur les enfants Locke. Transformer l’adorable Bode Locke en une véritable ordure est non seulement d’une cruauté extrême, mais augmente surtout les chances de Lucas « Dodge » Caravaggio de s’emparer de la clé Oméga afin d’ouvrir la Porte Noire et de libérer les démons qui se tapissent derrière.
Si les différentes clés cachées dans le manoir Keyhouse étaient jusqu’à présent au centre du récit, ce volume n’en dévoile qu’une seule nouvelle, mais une qui devrait donner à Tyler et Kinsley une dernière chance de vaincre le Mal : la clé du Temps. Cette arme redoutable va leur permettre de remonter le temps sous forme de fantômes et de découvrir les origines de leurs malheurs.
Le premier bond dans le temps remonte en 1775 et permet d’assister à la création de la première clé, l’Oméga, forgée par l’ancêtre des Locke afin de contenir les démons qui se cachent derrière la Porte Noire. Le second saut temporel plonge le lecteur en 1988 et permet de découvrir l’histoire de Rendell Locke et de Lucas "Dodge" Caravaggio, de l’époque où tout allait bien et où ils s’amusaient avec les clés, jusqu’au moment où tout à basculé. Ce passage permet d’en apprendre plus sur le fonctionnement des clés et de découvrir pourquoi les adultes ne se souviennent de rien.
Toutes ces révélations qui s’assemblent d’une manière tellement cohérente et fluide prouvent à quel point Joe Hill (The Cape) maîtrise toutes les pièces de son puzzle. En mélangeant fantastique, suspense, émotion et humour au sein d’un scénario intelligent et terriblement efficace, qui insuffle énormément d’humanité à ses personnages, l’auteur démontre une nouvelle fois toute l’étendue de son talent.
Si l’inventivité du scénariste est le moteur de cette série, Gabriel Rodriguez confirme tout son savoir-faire aux dessins. Le dessinateur chilien continue de distiller une atmosphère efficace qui s’installe au diapason de cette saga. Il parvient également à combiner cette ambiance horrifique avec des personnages très attachants et contribue ainsi à faire de ce comics l’un des meilleurs du moment.
Retrouvez cet album dans mon Top du mois et dans mon Top de l’année.
INCONTOURNABLE !!!