Où le Sushi n’est plus seul

Le Sushi est dépressif. Il l’admet aisément. C’est même le thème principal de ce cyber espace égocentré. Mais dernièrement, le Sushi découvrit qu’il n’était pas seul.

Il est primordial de commencer cette note en spécifiant que le Sushi était sobre et n’avait ingurgité aucune substance illicite. Ou même licite. Tout au plus, un carré de chocolat. Les spécialistes affirment que le chocolat est un anti-dépresseur naturel, le Sushi pense surtout que le chocolat est bon.

Le Sushi se rendit soudain compte qu’il était fatigué. Très fatigué. On pourrait même dire épuisé. Il décida alors de s’allonger quelques instants pour reposer ses yeux. Ce fut le début du drame.

Le Sushi se sentait lentement partir quand soudain, elle arriva sans crier gare.

La voix dans sa tête.

Le Sushi se réveilla en sursaut. Il se dit qu’il avait du expérimenter une autre forme - plus verbale - de la traditionnelle chute dans l’escalier lors de l’endormissement. Il referma donc les yeux. Et elle revint.

“Tu ne t’endormiras pas, c’est hors de question… Ecoute moi, tu ne dormiras pas… Et tu ne sera jamais heureux…”

Le Sushi se dit que cette voix était bien vulgaire et tenait des propos décousus. Elle était grinçante et semblait lui vriller l’intérieur du crâne. Une voix si vulgaire et déplaisante n’est pas forcément la bienvenue dans la tête de qui que ce soit, et le Sushi se dit que dans la sienne, il s’en passerait volontiers.

Une seconde voix se fit entendre, douce et reposante, qui dit à la première “Laisse-le, tais-toi, tu ne sais rien.” Le Sushi remercia la seconde voix.

La première voix revint, plus grinçante que jamais. Elle dit encore quelques injures, mais le Sushi décida de l’ignorer et de dormir. Il ne l’entendit plus.

Depuis, le Sushi a toujours une phase d’appréhension quand il s’endort. Parce que s’il se parle parfois à lui-même, personne n’est jamais venu l’injurier dans sa tête. Et il trouve que cette incursion, en plus d’être très malpolie, est quand même assez perturbante.