Sur ce chemin de montagne, où les jours se suivent comme on avance pas à pas, respirant sans y penser, il y a parfois la nécessité d'enfoncer un piolet dans la roche... en espérant que si je glisse quelques mêtres plus loin, dévalant tête en bas, lâchant tout de ce que j'aurais cueilli, je reviendrai au moins à ce matin là. Le matin du 21 novembre 2013 : je me souviens de tout avec précision, et tout ce qui est précis dans ma mémoire m'appartient pour toujours. Toujours ce réveil, ces draps, cette mèche, ce café, et dans la boîte aux lettres, ce signal que la vie m'envoie pour me rappeller que c'est un jour où il faut assurer son piolet. A chaque fois que je reglisserai jusqu'ici, croyant tout perdre, je me souviendrai que tout est possible.